Avant le référendum, les Chiliens retournent dans la rue contre les inégalités
Texte par :
RFI
Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de Santiago et des principales villes du pays vendredi 6 mars. Après un été calme, le mouvement social historique reprend de plus belle avant le référendum d’avril, qui pourrait tirer un trait sur la Constitution actuelle, héritée de la dictature du général Pinochet.
En ce premier vendredi du mois de mars, les manifestants chiliens se sont donné rendez-vous en nombre à Santiago sur la « place de la dignité », comme ils l’ont rebaptisée il y a près de quatre mois, au début du mouvement historique contre les inégalités sociales dans le pays.
« Pas de solutions » pour calmer le mouvement
Pendant qu’un concert se prépare sur le balcon d’un immeuble, Mario, explique pourquoi il continue de descendre dans la rue : « Le gouvernement n’a pas donné de solutions pour calmer le mouvement, explique-t-il, préférant ne pas donner son vrai nom. Abandonner la rue serait une victoire pour le gouvernement et nous, nous voulons démontrer que nous sommes unis, et qu’il y a encore des gens qui peuvent nous rejoindre. »
Ce jeune homme, qui a voté pour le président actuel Sebastian Piñera en 2017, n’est absolument pas convaincu par les réponses que le milliardaire de droite a apportées aux demandes sociales des manifestants. Ceux-ci exigent des services publics accessibles et de qualité : l’éducation, des retraites ou encore la santé.
Halte au « modèle néolibéral » !
Un point de vue partagé par Cristina, une étudiante qui, comme Mario, a prévu de voter « oui » à une nouvelle Constitution le 26 avril prochain : « On ne peut pas avancer avec une Constitution qui a été adoptée sous la dictature, et on ne peut pas continuer avec ce modèle néolibéral qui ne fait que remplir les poches de quelques-uns. »
Ce dimanche, elle sera de nouveau dans la rue, pour la journée internationale pour les droits des femmes. Les organisatrices attendent jusqu’à un million de personnes dans la capitale chilienne.