Joe Biden signe, ce lundi 15 novembre, la loi qui va mettre en œuvre son plan pour les infrastructures aux États-Unis. C’est une étape importante de sa présidence.
Le plan pour les infrastructures est un plan d’investissement sur plusieurs années pour un montant total de 1 200 milliards de dollars dont plus de 500 milliards de nouvelles dépenses. Le but est d’améliorer des infrastructures. Les besoins ont changé et ont augmenté depuis que les installations existantes ont été construites il y a des dizaines d’années, voire plus dans certains cas.
Pour tout dire, certains équipements routiers ou ferroviaires sont carrément vétustes ou dangereux. Ils ont en tout cas besoin d’être au moins rénovés, et le président américain le sait : « Les infrastructures des États-Unis étaient considérées comme les meilleures du monde quand je suis arrivé au Congrès. Mais, aujourd’hui, vous savez comment le forum économique mondial nous classe pour les infrastructures ? Treizième au monde ! Douze pays dans le monde ont des infrastructures plus modernes et plus efficaces que les États-Unis d’Amérique. Nous sommes en compétition pour savoir qui va dominer le XXIe siècle. L’Amérique a toujours les travailleurs les plus productifs et les esprits les plus innovants au monde. Mais d’autres pays se rapprochent et nous risquons de perdre notre avance si nous n’accélérons pas maintenant. Cette loi bipartisane pour les infrastructures est un pas en avant majeur. C’est le plus grand investissement dans les ports pour toute l’histoire américaine. Et pour les familles américaines, cela veut dire que les marchandises vont bouger plus vite et de façon moins coûteuse ».
Avec plus de 6% d’inflation sur un an en octobre, la hausse des prix, c’est la préoccupation actuelle des Américains et donc du président.
Ce n’est pas un hasard si Joe Biden a fait cette déclaration lors d’un déplacement au port de Baltimore, tout près de Washington. Des dizaines de bateaux attendent au large de débarquer leurs marchandises, qui restent bloquées avant d’arriver jusqu’aux consommateurs. Vendredi, le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, – qui bien que républicain est honni de Donald Trump –, était au port de Savannah, à 900 km au sud de Washington, pour inaugurer un nouveau site de transport ferroviaire.
Il met le doigt là où ça fait mal pour l’administration Biden : « Le port de Savannah et l’autorité portuaire de Géorgie se sont retroussé les manches et ont travaillé à des solutions. Parce qu’ils savent qu’un blocage des chaînes d’approvisionnement touchent les entreprises de toutes les tailles. Cela fait aussi monter les prix pour des millions de familles à travers le pays, du bœuf à la dinde de Thanksgiving en passant par l’essence et les cadeaux sous le sapin de Noël. Cette crise touche tout le monde. Ces sujets comptent. Les experts sur le terrain, ici, en Géorgie, agissent face à cette crise. Et nous leur sommes reconnaissants de leur travail et de leur volonté d’agir en l’absence de leadership du gouvernement fédéral sur ce sujet. »
Les ports face à la crise
Dans les ports gigantesques, on essaye de travailler le plus vite possible pour décharger les bateaux. Pourtant, et malgré un incessant ballet de camions, au large de Savannah, on peut compter encore une bonne vingtaine de porte-conteneurs géants qui attendent sur l’Atlantique.
Le directeur exécutif du port, Griff Lynch, estime que la situation s’améliore : « Ce matin, nous avions 22 bateaux et nous étions descendu à 14, il y a deux jours. Donc, il y a du mouvement. Nous étions entre 25 et 30, et maintenant nous sommes entre 15 et 22, donc c’est bien. On travaille à faire baisser le chiffre. Oui, je suis optimiste. Est-ce que c’est une crise ? Je dirais que c’est un challenge. C’est vrai, nous avons des bateaux qui attendent et on ne veut jamais ça pour nos clients. Nous ne chargeons pas les camions aussi vite qu’avant. Nous sommes connus pour être le meilleur port du pays. Nous travaillons au maximum de capacité. Ce n’est pas parce que la capacité est moins importante, mais c’est parce que les conteneurs restent beaucoup plus longtemps. C’est pourquoi nous avons besoin de plus d’espace. »
Et effectivement avec 80 000 conteneurs rangés et empilés, le port de Savannah déborde. Il faut ouvrir de nouveaux sites de stockage plus loin pour le désengorger, en attendant que les transporteurs routiers et les trains parviennent enfin à acheminer les marchandises dans tout le pays.
RFI