Le M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques) va-t-il survivre à la nomination de Choguel Kokalla Maïga, président de son comité stratégique, comme Premier ministre ?
C’est la question que se posent les observateurs depuis quelques jours. Surtout depuis qu’au sein du regroupement, lui-même, la cohésion, elle-même, ne semble plus présente lors des réunions et autres rencontres où l’on assiste, comme il fallait s’y attendre, quasiment, à des scènes de pugilat.
Au M5-RFP, désormais, apparemment, chacun s’attend à une récompense ; chacun et tout le monde estiment que si le regroupement en est là, aujourd’hui, si Choguel Kokalla Maïga est désormais le nouveau Premier ministre du pays, c’est grâce à lui, grâce aux efforts qu’il aura fournis ; au combat qu’il aura mené.
Tous, au sein du M5-RFP -hommes, femmes, jeunes et vieux- sont convaincus que c’est pour avoir battu le pavé, «chauffé» le macadam du boulevard de l’Indépendance, que ce regroupement «est au pouvoir». Naturellement, donc, ils s’attendent tous et chacun à un retour d’ascenseur ! Pourraient-ils tous être satisfaits ? Rien n’est moins sûr.
Rien n’est moins sûr, d’autant plus qu’au départ, déjà, le regroupement a mal négocié sa venue au pouvoir. Plusieurs observateurs estiment qu’ils ne devraient pas se précipiter pour monter à Kati (tard la nuit), le soir même de l’arrestation de Bah N’Dawet Moctar Ouane. Au premier appel du jeune colonel Assimi Goïta.
Aussi, peut-on le dire, rien n’est moins sûr, d’autant plus qu’il n’y a même pas de place pour tout le monde. Tout le monde ne peut intégrer l’administration et les rouages de l’Etat. Non seulement par manque de place, mais aussi de niveau.
Il faut l’avouer, dans le M5-RFP, «il ya à prendre et à laisser». commenous l’avait confié un diplomate au lendemain du coup d’Etat du 18 août dernier. Ainsi, le M5-RFP va-t-il, finalement, mourir de sa belle mort ?
Makan Koné
Nouvelle Libération