Augmentation du prix du pain: A quoi servent les associations de défense des consommateurs ?
Certaines boulangeries et pâtisseries de Bamako ont observé une grève de 48 heures pour protester contre la hausse du prix de la farine de blé. Cette grève a porté fruit, car le prix de la miche de pain a été augmenté de 50 FCFA au grand dam des consommateurs. La question que tout le monde se pose est de savoir, à quoi servent finalement ces associations de défense des consommateurs au Mali ?
Les boulangers et pâtissiers ont entamé une grève de 48 heures pour protester contre l’augmentation du prix du sac de la farine de blé, qui est passé de 17.000 FCFA à 20.000 FCFA, voire 20.500 FCFA. A cet effet, la Fédération Syndicale des Boulangers et Pâtissiers du Mali (FSBPM) a lancé un cri de cœur, affirmant ne pas pouvoir supporter une telle hausse, pour solliciter l’accompagnement des autorités afin de sauver le secteur.
Ce cri de cœur est tombé dans l’oreille d’un sourd, car il n’ y’a eu aucune concession du pouvoir public face à cette situation qui a fini par tomber sur la tête des consommateurs.
Les boulangers et pâtissiers ont fait augmenter le prix d’une baguette de pain à 300 FCFA au lieu de 250 FCFA (son prix précédant).
Après avoir été sevrés par deux jours de rupture de consommation de pain, les consommateurs ont été frappés par l’augmentation sur le marché du prix de la miche à hauteur de 50 FCFA.
Ce qu’il faut rappeler est qu’en plus de la grève des boulangers et pâtissiers les livreurs du pain à moto ont aussi réussi à se faire entendre. Ces motocyclistes livreurs ont grevé à cause de l’augmentation du prix du pain par la fédération syndicale des boulangers et pâtissiers du Mali.
Ceux-ci confient s’approvisionner habituellement auprès des boulangers avec comme barème, une miche du pain à 160 FCFA ou 180 FCFA, qu’ils revendent aux boutiquiers à 200 ou 225 FCFA. De ce fait, ils avaient comme bénéfice 45 FCFA ou 65 FCFA sur chaque miche, ce qui permettait aux boutiquiers de revendre aux consommateurs la miche à 250 FCFA. Mais suite à la grève de 48 heures observée par la fédération syndicale des boulangers, ayant occasionné une augmentation systématique du prix de la miche de pain, les livreurs motocyclistes sont maintenant obligés de donner aux boutiquiers la miche de pain à 270 FCFA afin que ces derniers les livrent à 300 FCFA la baguette. Maintenant au lieu de 45 FCFA ou 65 FCFA comme bénéfice, ces livreurs n’auront comme marge bénéficiaire que 20 FCFA sur chaque miche de pain.
Ce qu’il faut dire est que les livreurs et les boulangers ont trouvé un terrain d’entente. Dans cette situation, ce sont les consommateurs qui sont laissés pour compte. Malgré la cherté de la vie, les crises multiformes, ils sont aussi frappés par des mesures arbitraires d’augmentation des prix des produits de première nécessité sur le marché, dont le pain. Qui est présent dans la consommation quotidienne de presque tous les foyers.
Depuis la fixation de ces nouveaux prix du pain, le constat reste amer. Aucune organisation ou association de défense des droits des consommateurs n’a levé le petit doigt pour protester ou obliger les autorités à contribuer à faire baisser les prix. Pourtant ces associations sont dotées de subventions et leurs représentants siègent dans le conseil d’administration de beaucoup de structures pour seulement défendre le droit des consommateurs.
La question que les consommateurs se posent désormais est de savoir : à quoi servent ces associations de défense des consommateurs ?
Adama Tounkara (stagiaire)
Source: Le SURSAUT