Au Sénégal, un opposant, très critique du pouvoir de Macky Sall, interpellé pour « offense au chef de l’Etat »
Au Sénégal, un opposant, très critique du pouvoir de Macky Sall, interpellé pour « offense au chef de l’Etat »
Un ancien journaliste sénégalais devenu un virulent critique du pouvoir du président Macky Sall a été placé en garde à vue, lundi, puis déféré devant le parquet, mardi 30 juillet, pour « diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs » et « offense au chef de l’Etat », a-t-on appris auprès de son avocat.
Se présentant comme un militant pour la « justice, la transparence et le progrès », après avoir été journaliste dans plusieurs médias, Adama Gaye est l’auteur de plusieurs articles dans la presse sénégalaise et sur les réseaux sociaux dénonçant la mauvaise gestion, selon lui, par les autorités sénégalaises du pétrole et du gaz au Sénégal, dont l’exploitation à grande échelle devrait débuter en 2021-2022.
Il a été interpellé lundi matin à Dakar par la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire), qui lui reproche la « diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs » et l’accuse d’« offense au chef de l’Etat », a indiqué à l’AFP son avocat, Me Cheikh Khouraissy Ba.
Selon la presse locale, il est poursuivi à la suite de récents posts sur Facebook sur la vie privée du chef de l’Etat sénégalais. Le procureur dispose d’un délai de quatre jours à compter de lundi soir pour décider d’une éventuelle inculpation.
« Prisonnier d’opinion »
« Je me considère comme un prisonnier d’opinion, un détenu politique retenu pour ses écrits basés sur des faits précis, des questions vitales par rapport à la souveraineté nationale du Sénégal, notamment la gestion des hydrocarbures », a déclaré mardi à l’AFP Adama Gaye, en présence de son avocat.
Adama Gaye, auteur en 2006 de l’essai Chine-Afrique : le dragon et l’autruche, a ces derniers mois régulièrement mis en cause le président Macky Sall et son frère Aliou Sall dans le dossier de la gestion des hydrocarbures qui agite depuis deux mois la classe politique et les médias du pays.
Aliou Sall a démissionné fin juin de la présidence de la Caisse des dépôts et consignations sénégalaise (CDC) après avoir été épinglé dans un reportage de la BBC sur les conditions d’attribution de marchés publics pour la prospection et l’exploitation de champs off-shore à Petro-Tim, une société de l’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis. Aliou Sall, qui a ensuite travaillé pour cette société, a démenti tout conflit d’intérêts.
SOurce: Le monde.fr