Il est clair et c’est prouvé que l’efficacité de la malédiction des maliens pour un pouvoir qui se joue de leur liberté, de leur sécurité et de leur dignité, n’est plus à démontrer. Nos larmes et notre sang est monté jusqu’au Créateur, dont la Justice est imparable et dont l’aide est la seule dont les mortels que nous sommes ne peuvent se passer. Depuis 2012, notre peuple a été assassiné, violé, spolié, humilié, ridiculisé et trainé dans le plus abject opprobre. Pendant que nous pleurions, que nous saignions, certains d’entre nous ne voyant pas plus loin que le bout de leur petit pouvoir, oubliant qu’ils sont issu de ce peuple et qu’ils ne peuvent se sauver seuls sans nous, ont pactisé avec nos bourreaux, tendu la main à leurs complices, modifié nos lois, modifié notre territoire et comptaient modifier notre Constitution pour faire plaisir à des groupes de violeurs, de pilleurs responsables de pires crimes contre l’Humanité. Ce qu’on n’a permis ni à Mohamed Mérah, ni à Ben Laden on voudrait l’expérimenter sur le peuple martyr du Mali, en exonérant des terroristes, en voulant constituer une « armée reconstituée » avec des assassins, des violeurs, des terroristes sans jugement, sans la moindre enquête sur leurs crimes. Tout cela avec la complicité des dirigeants maliens, qui une fois arrivés au pouvoir accorde plus d’importance au confort et la sauvegarde de leur fauteuil, que la vie des maliens dont la préservation doit être leur plus grande préoccupation.
Aujourd’hui de quoi s’agit-il ? D’abord mettre la France devant son échec, si l’on a la pudeur de reconnaitre sa complicité. Si la France n’est pas coupable d’avoir envahi et détruit la Lybie, si la France n’a pas à Kidal, remis sur selle avec armes et argent le MNLA inexistant et en exil en Mauritanie en 2013, si la France n’a pas organisé l’embargo sur les armes contre notre pays, même s’il n’est pas vrai la France nous a chassé de Kidal pour mieux en faire une base arrière terroriste ( comme l’a dit l’ancien président du Niger) au moins elle a échoué à nous sécuriser.
Devons-nous continuer à nous faire tuer pendant que mille et une possibilité ? Devons-nous continuer à assister à la destruction de notre pays, parce que la France ne veut pas qu’on aille voir ailleurs ? Sommes-nous des êtres humains ayant droit à la dignité de vivre sans peur ou des sous-hommes qui désespèrent en Dieu pour adorer des êtres humains comme nous ? Si nous ne pouvons-nous défendre sans la France et si la France n’existait pas ? La réponse à toutes ces questions c’est d’aller dans le sens du peuple souverain qui réclame d’autres partenariats plus sains, plus francs et plus concluants. La France a échoué et c’est elle-même qui le dit à travers ses élus conscients, à travers ses médias impartiaux. Pourquoi diantre c’est ici chez nous en Afrique que des opportunistes continuent de penser le contraire ?
Aujourd’hui il faut se tourner courageusement vers la Russie vieille amie de notre peuple, vers les Etats-Unis dont la lutte contre le terrorisme ne souffre d’aucune hypocrisie mais qui trompés par la propagande française sur le sahel, vers la Turquie qui investit de plus en plus dans notre pays, vers la Chine qui est prête à nous donner ce qu’il faut, tous des nations et des états anticoloniaux.
Aujourd’hui ce que Assimi et Choguel doivent savoir, c’est que le peuple malien s’est réveillé. Aucun subterfuge ne le trompera. Nos smartphones sont plus puissants que tous les médias français réunis, l’heure de la manipulation de l’esprit est bel et bien révolue. Sur ce point de l’information l’Afrique et le Mali sont en avance sur la classe politique française en défaillance.
Aujourd’hui, Assimi, Choguel et les patriotes peuvent mettre fin à la tragédie que vit notre pays. Il leur suffit d’un tout petit courage pour cela. Ils n’ont guère le choix car c’est la volonté du peuple malien de se libérer du terrorisme, de la domination criminelle, de la propagande criminelle et de l’exploitation de sa peine au profit d’autres nations.
A ceux qui s’agitent pour vouloir empêcher cela, sous l’habillage de la sauvegarde des droits, nous leur disons qu’aucun droit n’est violé au mali, à part celui d’aller et de venir et celui de contracter un accord de défense avec qui on le souhaite. C’est ce droit que nous devons conquérir ensemble. Car pour parler d’élections transparentes, il faut d’abord parler de là où ça se passe c’est-à-dire le pays. Voilà pourquoi, l’organisation d’élections doit être conditionnée au désarmement total de tous les groupes armés, à la pacification de tout le territoire et à la possibilité pour tout malien d’exercer son droit où qu’il se trouve. Vouloir le contraire c’est vouloir répéter toute cette tragédie et signer du même coup un éternel recommencement qui profitera à ceux qui salivent déjà à l’idée de se partager notre pays.
Il nous faut du courage, de la dignité, du don de soi et un patriotisme au-dessus de tous les sacrifices. C’est à ce prix que nous et nos enfants vivront dans un Mali libre, en paix avec lui-même et avec ses voisins du monde. Nous devons bien ça au peuple malien. Assimi, Choguel, à bon entendeur salut !
Abdoul Latif
Source: La Lettre du Mali