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Les hôpitaux de Ségou atteints par le syndrome énergétique

Meguetan Infos

Le drame qu’inflige la crise énergétique au secteur de la santé s’amplifie inexorablement et s’étend de plus en plus aux régions jusqu’ici épargnées. C’est le cas de Ségou où les habitants ont désormais des raisons supplémentaires de ne pas souhaiter recourir aux structures de santé. La carence énergétique est passée par-là, malgré le branchement de la Cité des Balanzan au réseau sous-régional interconnecté. En effet, les patients des structures hospitalières souffrent un martyre bien au-delà des conditions pénibles ou approximatives de prise en charge auxquelles s’ajoute le poids des effroyables ordonnances kilométriques. En cas de malchance de ne s’en sortir que par intervention chirurgicale, c’est le comble : il revient au patient lui-même d’augmenter ses chances de survie en assurant sur ses propres économies le fonctionnement du plateau technique tributaire de l’électricité. Et pour cause : le serment d’Hippocrate ne fait nulle obligation aux médecins de mettre la main à la poche pour combler une faillite énergétique qui n’épargne même pas les morts. En cas de décès, les morgues de Ségou ne les acceptent que pour quelques heures au bout desquelles les cadavres sont condamnés à laisser la place à d’autres.

Quand la détention préventive frise le mouroir

Les statistiques carcérales deviennent de plus en plus alarmantes et devraient obliger la chaîne pénale à revoir sa doctrine. Selon des données non encore contredites, pas moins d’une trentaine de détenus auraient trépassé depuis janvier dans la seule Maison d’arrêt centrale de Bamako. En cause, dit-on, une forte canicule accentuée par les délestages électriques et la promiscuité du milieu. Le hic est qu’une majorité écrasante des décès concernent la population carcérale sans condamnation définitive et jouissant par conséquent d’une présomption d’innocence. De quoi justifier les interrogations que suscitent de plus en plus les tendances nouvelles d’un système judiciaire méconnaissable depuis l’avènement du Mali Koura. Au lieu des améliorations miroitées, explique-t-on, il s’illustre plutôt par une option nettement favorable au surpeuplement carcéral, à savoir : la privation de liberté comme règle et la liberté comme exception. Il en résulte une tendance inédite à la déshumanisation au point d’annihiler tous les acquis et résultats obtenus de haute lutte dans le domaine. Au nez et la barbe des sentinelles de l’humanitaire naguère prompts aux dénonciations et protestations.

Rassemblées par la Rédaction

Le Témoin

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