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Éditorial : : Des hérons, non des anges !

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L’Aïd el-Kabir, la Tabaski ou la fête du sacrifice du mouton, a précédé d’un jour le premier anniversaire du référendum du 18 juin 2023, l’éclipsant même quelque peu. Normal dans un pays où l’écrasante majorité de la population est de croyance musulmane. Mais au-delà de cette perception socioreligieuse, une certaine autre lecture aura vite montré que pour les Maliens, l’essentiel a été fait sur le plan politique avec la mobilisation massive à l’occasion du référendum à l’issue duquel le OUI l’a largement emporté, à plus de 91% des suffrages exprimés. Le Mali a sa nouvelle constitution élaborée par les seuls citoyens maliens pour les contraintes d’une nouvelle marche en avant ; elle a été promulguée le 22 juillet, moins de quatre semaines après. Le reste n’est qu’une question de timing tributaire certes de nombreuses contingences, mais toujours ayant en ligne de mire la défense du Mali dans ses frontières originelles, la souveraineté nationale et la primauté de l’intérêt dans toutes nos relations avec le monde. L’acquis le plus important dans toute la démarche nationale, depuis le 05 juin et le 18 août 2020, et aussi le 24 mai 2021, est que le peuple conscient est toujours en osmose avec son Armée. La preuve a été admirablement administrée le 07 juin 2021, puis le 14 janvier 2022, cette ayant même donné naissance à la Journée de la souveraineté retrouvée. L’Armée est la colonne vertébrale de la nation et quand elle est soutenue par le peuple, aucun ennemi, fusse la cohorte des démons descendus de l’enfer, ne peut résister devant elle. Telle est la leçon- et la fierté- que les FAMA nous ont donnée le 14 novembre 20203 en libérant Kidal, puis tout le nord du Mali, de l’emprise des forces du mal. Devise circonstancielle : « Ensemble, nous avons grand souci du Mali. Unis, nous le ferons triompher bravement en dépit de toutes les hostilités et nous en ferons le pays le plus envié ». L’accueil débordant et l’enthousiasme délirant qui ont sanctionné la visite du Président de la Transition à Sikasso le samedi dernier nous indiquent la voie pour resserrer nos rangs. Le chemin est encore long.

Raison pour laquelle nous plaidons pour le renforcement du tandem Assimi-Choguel. Le Président, Chef de l’Etat, Chef suprême des Armées, a le pouvoir discrétionnaire de nommer et de démettre son Premier ministre. Il n’est pas bienséant qu’un chef de gouvernement soit la cible permanente des mousquetaires dans les premiers cercles de la République. Or, autant le Mali est visé de toutes parts, autant le Premier ministre subit les assauts répétés d’officiels qui ne devraient pas les auteurs de ces coups. Au point que, ce qui n’était qu’un secret de polichinelle est devenu finalement, à l’intérieur comme à l’extérieur, un vrai sujet d’angoisse, de préoccupation. Ceux qui sacrifient aux religions cataloguées monothéistes savent que chez Dieu, la persécution est pire que le meurtre. Les Maliens observent avec amertume, nos voisins aussi. Pour ne pas répertorier tous les bolides, interrogeons-nous le bien fondé d’une bataille de récépissé concernant le M5-RFP, un regroupement comme le COPPO ou, entre autres, les regroupements qui ont poussé contre la Transition. Le sujet est aujourd’hui tant discuté qu’on a l’impression que c’est le plus grand de la République. Intervenant depuis Accra où il est en traitement médical par un billet dans nos colonnes, Son Excellence Bandiougou Gakou, ancien Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et politiques de l’Université de Bamako, défend l’honneur du Premier ministre pat un « Tchoguel et la loi scientifique des trois ‘’FAIRE’’ » et conclut qu’il est « L’icône des Cinq Colonels + 1 ». De même Madame Cissé Ramata Sissoko, égérie de la lutte citoyenne malienne, depuis Atlanta. Pourtant, des Hérons se prétendant Anges, le flinguent sans arrêt. Le héron est cet oiseau au très blanc, mais sous lequel on découvre une chair très noire. On a vu, par exemple, Me Mountaga Tall, avec l’impression butée d’un enfant longtemps sevré qu’il tient à téter avant de rejoindre les ancêtres, proclamer qu’il ne dispose d’aucun compte bancaire à l’extérieur, comme pour dire qu’il peut assumer la charge de PM en lieu et place de Choguel. Mais il oublie l’affaire Mariétou Palace pour laquelle son immunité parlementaire avait été levée, devenant le deuxième député malien à subir cette tristesse, après N’Golo Sanogo du PMD… On a lu le pamphlétaire Malick Touré déverser sa bile sur le chef du gouvernement. N’est-ce pas lui qui avait qualifié IBK de Roi UBU, puis recherché vainement ses faveurs, après avoir délaissé Soumaïla Cissé qui l’avait pourtant sauvé in extrémis de la mort en prenant en charge les frais d’hospitalisation pour une lourde opération ? Non, les hérons ne seront pas des anges !

Amadou N’Fa Diallo

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