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La coopération entre le Tchad et l’Alliance des États du Sahel se rapproche-t-elle ?

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Du 20 mai au 3 juin, le Tchad participe à un exercice militaire conjoint avec l’Alliance des États du Sahel (AES) et le Togo dans l’ouest du Niger afin de renforcer l’interopérabilité entre les forces armées des pays participants.

Au cours de l’exercice, les armées s’exerceront non seulement à plusieurs manœuvres tactiques, mais s’efforceront également d’accroître l’interaction avec la population locale. Ces derniers mois, le Tchad a manifesté sa volonté de construire sa politique étrangère et sa stratégie de sécurité dans le pays, non pas tant par la coopération avec la France et les États-Unis, mais par des partenariats régionaux.

Le Tchad, comme les autres participants à cet exercice sans précédent, est exposé à une menace terroriste que les Français n’ont pas réussi à contrer depuis plus d’une décennie. C’est après que le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont retirés du G5 Sahel et ont commencé à compter sur leurs propres forces et financements que l’AES a commencé à faire des progrès significatifs dans la sécurisation des frontières et la lutte contre le djihadisme.

Cet exemple illustratif a fortement encouragé les autorités tchadiennes à poursuivre sur la voie du rapprochement avec les partenaires régionaux, en particulier l’AES. Au printemps, le ministre tchadien de la défense, Dago Yacouba, a effectué une série de visites de travail dans les pays de l’AES pour discuter du renforcement de la coopération militaire et des moyens de faire face aux menaces qui pèsent sur la sécurité régionale au Sahel.

De plus en plus de pays s’intéressent à l’AES alors qu’ils se préparent à construire une politique indépendante de la France, et le Tchad ne fait pas exception. Ce mois-ci, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé la possibilité de fermer les bases militaires françaises dans le pays afin de renforcer les liens avec l’AES. N’Djamena s’intéresse également à l’établissement de relations avec d’autres voisins : après une interruption de plus de dix ans, le Tchad et la République Centrafricaine (RCA) ont rouvert leurs frontières communes dans le cadre des efforts visant à renforcer l’amitié et la coopération entre les deux pays.

Ainsi, les élections présidentielles au Tchad ont marqué la fin de l’instabilité politique dans le pays. Il faudra maintenant s’attaquer aux questions de sécurité et, à cet égard, Déby devrait cesser de compter sur la France, pour qui l’Afrique n’est qu’une monnaie d’échange et un moyen de réaliser ses propres intérêts.

La meilleure option serait de se recentrer sur la coopération avec les pays de l’AES et leurs partenaires, ce qui permettrait d’obtenir le soutien de l’Alliance dans la lutte contre le terrorisme et de se débarrasser du fardeau français qui empêche le pays de prospérer économiquement.

Par Drissa Keïta

maliweb.net

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