Arcanes politiques : Issa Kaou N’Djim où la naissance d’une nouvelle opposition ?
Meguetan Infos
Après avoir été limogé du Conseil National de la Transition (CNT) par le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, et condamné à 06 moins de prison avec sursis par le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV, l’ancien 4ème vice-président du CNT a pris son bâton de pèlerin. Il s’est déjà rendu chez président du MOREMA, Me Kassoum Tapo, et au siège du CDR (Collectif pour la défense de la République). Le président de l’Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition (ACRT- Faso ka welé) exige le respect du chronogramme des élections prévues pour le 22 février 2022. En agissant de la sorte, Issa Kaou Djim prône-t-il une nouvelle opposition?
Pour la transition, la tenue des élections aux dates prévues est difficilement tenable compte tenu de l’insécurité grandissante dans le pays. C’est d’ailleurs ce qui l’oppose à la communauté internationale qui exige le contraire. Pourtant, le président de l’Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition (ACRT- Faso ka welé), déchu de sa qualité de membre du Conseil national de la Transition (CNT), Issa Kaou N’Djim, défend cette position. Il vient d’entamer des rencontres politiques dans ce sens. Cherche-t-il des alliés qui adhèrent à sa cause ?
En effet, le mardi, 07 décembre 2021, le président du parti de l’ACRT-Faso Ka Wélé, Issa Kaou N’Djim, désormais ex-4ème vice-président du Conseil national de la Transition (CNT), a rendu une visite à Me Kassoum Tapo, président du MOREMA et non moins son avocat lors de sa récente détention, une visite dite de courtoisie.
Au cœur des échanges, apprend-on, la formation d’un nouveau regroupement des deux mouvements politiques, les élections et l’insécurité.
A l’issue de la rencontre, les deux partis invitent d’autres formations à les rejoindre pour ce combat. Ils ont évoqué également leur inquiétude à l’égard des entraves à la liberté d’expression. Les deux leaders politiques ont aussi discuté de la mise en place prochaine d’un nouveau regroupement pour le bien-être de la démocratie.
«Nous avons besoin d’une convergence de vues pour que les forces démocratiques puissent se retrouver autour de l’essentiel, à savoir : la mise en place d’institutions fortes, démocratiques et laïques et pour être en phase avec la communauté internationale, avec nos peuples démocratiques et avec nos voisins dans l’égalité. Nous estimons, aujourd’hui, que les Maliens doivent se compléter avec des bonnes idées, en reconnaissant que le pays nous appartient tous. Et le pays ne pourra se retrouver, si ce n’est pas la démocratie, parce que c’est la démocratie qui fait sortir le pays de beaucoup d’obscurités. Aujourd’hui, en ce qui concerne les chefs des partis politiques, nous sommes tous inquiets car si nous ne réagissons pas, ce qui arrivera, tout le monde le sait. Donc, pour mettre fin à ces comportements, il faut un retour à l’ordre constitutionnel ; il faut aller aux élections pour élire un Président et des députés pour qu’ils puissent conduire démocratiquement, c’est ce dont le pays a besoin, aujourd’hui » a déclaré Issa Kaou N’Djim, président de l’ACRT.
Après sa visite chez le président du MOREMA, Me Kassoum Tapo, « l’excellent avocat » comme l’appelle désormais le beau-fils de Mahmoud Dicko, Issa Kaou N’Djim, s’est rendu, le jeudi, 09 décembre 2021, au siège du CDR (Collectif pour la Défense de la République) pour, dit-il, échanger sur la situation de crise multidimensionnelle qui prévaut dans notre pays.
À leur entrevue, Issa Kaou N’Djim a insisté sur la nécessité de respecter le chronogramme des élections prévues pour le 22 février 2022.
«On nous dit qu’il y a de l’insécurité, nous en sommes conscients, mais cela ne doit pas empêcher la tenue des élections parce que personne ne sait quand cette insécurité finira. Il n’y a pas plus légitime qu’un pouvoir qui est sorti des urnes. Aujourd’hui, nous voulons que tous les regroupements qui sont dans cette logique se retrouvent pour que notre pays retrouve ses fondamentaux », a fait savoir le président de l’ACRT
Il envisage de rencontrer dans les prochains jours d’autres partis et regroupements politiques, à savoir l’ASMA-CFP, le Cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussie, ainsi que l’Espérance Jigiya Kura. Ce, pour former un front commun, apprend-on.
Le porte-parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, affirme que cette visite d’Issa Kaou N’Djim entre, non seulement, dans le cadre d’une reconnaissance vis-à-vis du soutien apporté par le CDR pendant son incarcération, mais aussi dans le réchauffement des relations de partenariat entre les deux mouvements.
« Issa Kaou N’Djim est dans une démarche de reconnaître à chacune des organisations qui ont eu à manifester en son temps, à les remercier pour leur soutien », dira Ras Bath, qui reçoit désormais de son visiteur le titre de « Grand guide ».
A la question de savoir s’il y aura une coalition des deux mouvements, Ras Bath a été on ne peut plus clair : « Bien sûr, c’est notre souhait le plus ardent et c’est une démarche qui n’a pas commencé aujourd’hui ».
En s’appuyant sur d’autres mouvements et organisations politiques, l’ex-vice-président du CNT rêve-t-il de former une nouvelle opposition ? Parviendra-t-il à ses fins ? L’avenir nous en dira plus.
Zié Coulibaly
Source : Plume Libre