Après les promoteurs et les élèves, bientôt les enseignants en grève : Le spectre d’une année blanche plane-t-elle sur l’école malienne ?
Rien ne va plus sur le front scolaire. Près d’un mois après la reprise officielle des cours, l’école, au niveau secondaire, ne fonctionne guère à la cadence souhaitée par les parents et même les autorités. Tantôt ce sont les promoteurs qui décrètent une grève illimitée, tantôt ce sont les élèves qui débrayent en signe de protestation contre la non orientation des admis au DEF. Et bientôt les enseignants s’en mêleront puisqu’ils semblent avoir leur cahier de doléances en mains. A ce rythme, ne faut-il pas craindre une année blanche ? Une union sacrée autour de l’école n’est-elle pas indispensable ?
Ne dit-on pas que le saccage de l’école abîme la nation ? L’avenir d’un pays dépend en grande partie de l’éducation et de la qualité de l’enseignement dispensé à ses enfants. Depuis plus deux décennies l’école malienne vit au rythme d’années blanches ou tronquées. Ni Alpha Oumar Konaré, ni Amadou Toumani Touré, encore moins Ibrahim Boubacar Keita n’ont trouvé la solution à ce fléau.
Aujourd’hui plus qu’hier, nous assistons à un nouveau phénomène, celui de la grève des promoteurs d’écoles privées, premier du genre. D’habitude, ce sont les enseignants et les élèves qui abandonnent les classes pour manifester leur mécontentement ou revendiquer leurs droits.
Ces nouveaux acteurs font tellement peur qu’ils détiennent aujourd’hui 70 % des capacités d’accueil des élèves au niveau secondaire. Et depuis la reprise, ils ont mis la clé sous le paillasson jusqu’au paiement de leurs subventions.
Après les promoteurs, les élèves ont eux aussi décidé de débrayer jusqu’au mardi. Ils disent ne pas comprendre pourquoi les nouveaux admis du DEF ne sont pas orientés jusqu’à présent.
Et par solidarité ils ont décidé d’observer un temps d’arrêt des cours pour mener une certaine pression sur le gouvernement afin qu’il diligente les orientations. Selon certaines sources, du côté du gouvernement, il ne resterait plus que le dernier OK pour que les orientations soient effectives.
En attendant cette ultime échéance, les enseignants sont à pieds d’œuvres pour finaliser leur cahier de doléances et un préavis qu’ils vont déposer sur la table du ministre de la fonction publique chargé des relations avec les institutions. Comme pour dire qu’il y a véritablement péril en la demeure.
En somme, face au risque d’une année blanche et de la situation de chaos que vit l’école malienne depuis des décennies, une union sacrée de tous les fils du pays est indispensable pour conjurer le mauvais sort sur l’école malienne.
Youssouf Sissoko