Annoncée pour être lancée dès début 2020 La Force Spéciale Européenne au Mali, sans l’Allemagne ?
C’est ce qu’annoncent de nombreuses sources, dont certaines proches du gouvernement fédéral allemand. La Bundeswehr ne devrait pas déployer d’éléments aux côtés de la Force Européenne dénommée » Takuba « , dont le lancement au Mali est attendu en début 2020.
Selon ces mêmes sources, la France aurait demandé à l’Allemagne deux fois une aide militaire dans la zone du Sahel – et a reçu deux annulations.
En effet, en dépit du nombre élevé d’attaques terroristes dans la zone sahélienne, le gouvernement allemand a rejeté la demande de participer à la création de cette force spéciale, qui devrait être composée de plusieurs pays européens. Pour l’heure, en tout cas, ce n’est pas la grande bousculade pour la formation de cette Force Spéciale.
Au départ, on avait pourtant annoncé qu’environ 23 pays européens avaient donné leur feu vert à participer à cette force. A l’heure actuelle, ceux qui ont levé toute équivoque sur leur participation, ce sont surtout la Belgique, le Danemark. Les autres sont attendus incessamment.
N’oublions pas qu’il y a aussi la Grande Bretagne et l’Estonie qui sont déjà aux côtés de Barkhane et qui devraient augmenter leurs effectifs pour participer à cette force spéciale. Toutefois, l’Allemagne est déjà engagée au Mali avec la présence d’environ 1100 soldats de la Bundeswehr, déployés au sein de la mission de formation de l’UE « EUTM Mali » et de la mission de l’ONU « MINUSMA » pour stabiliser le pays. Ceci est considéré comme un déploiement très significatif de la Bundeswehr.
En tout cas, l’arrivée de celle-ci annoncée en janvier 2020 pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. D’autant que la France a aussi annoncé qu’elle allait renforcer sa présence militaire dans la zone en passant davantage à l’offensive.
Actuellement, les yeux sont rivés sur la rencontre annoncée le 13 janvier prochain, à Pau, une commune du Sud-Ouest de la France où devraient se retrouver Emmanuel Macron et les Présidents des Etats du G5 Sahel pour une clarification des positions de chacun dans cette lutte contre le terrorisme. Ce fléau ne cesse de gagner du terrain, comme en témoigne bon nombre d’attaques meurtrières qui se sont déroulées récemment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Des experts craignent aussi qu’il ne déborde vers les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest pour atteindre facilement les Etats européens. D’où la nécessité d’une conjugaison des efforts entre les partenaires pour une lutte plus efficace et efficiente contre ce mal qui ne cesse de ronger nos pays profitant de certaines vulnérabilités au niveau de la gouvernance.
Massiré DIOP
Source : l’Indépendant