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Aliou Boubacar Diallo : « en 30 ans de métier, j’ai investi plus de 250 milliards de FCFA dans mon pays »

Plus d’une vingtaine de partis politiques et plus de 2131 associations et mouvements ont signé la convention de la ‘’Plateforme Ensemble pour le Renouveau du Mali’’ dont l’objectif est de faire élire Aliou Diallo le 29 juillet. C’était hier dimanche 17 juin 2018 au siège de l’ADP-Maliba. Voici le discours de monsieur Aliou Boubacar Diallo

 

Monsieur le Président de l’ADP-Maliba,

Monsieur le Président de Mali Emergence,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité National de Campagne,

Mesdames et Messieurs les Présidents de Partis politiques,

Mesdames et Messieurs les coordinateurs et Présidents d’associations,

Chers amis, chers soutiens,

Mesdames et Messieurs, Aw Bissimilah,

Je vous remercie chaleureusement pour votre présence ce matin au siège de l’ADP-Maliba, dans le cadre de cette cérémonie solennelle de signature de la Plateforme « Ensemble pour le Renouveau du Mali ». Votre présence à nos côtés est le signe d’une confiance et d’une sincère amitié. Par ce geste, vous démontrez tout votre engagement à participer activement à l’élection présidentielle du 29 Juillet prochain. Notre cher Mali vous en sera reconnaissant. Je tiens également à saluer la présence des partis politiques et associations amis. Je suis très heureux de constater cette solidarité active qui existe entre les différentes formations politiques maliennes.

Mesdames et Messieurs,

Chers signataires de la Plateforme,

Le Samedi 2 Juin dernier, le siège de l’ADP-Maliba s’est transformé en véritable siège de résistance démocratique et populaire. Nous étions réunis ici-même pour participer ensemble à une marche unitaire des forces politiques qui exigent la tenue d’une élection libre, transparente et crédible. Nous demandions également que la télévision nationale, NOTRE ORTM, soit plus juste et équitable dans le traitement de l’information en faisant ressortir la pluralité des opinions au lieu de continuer d’être au service de la pensée unique. Malheureusement, à peine étions-nous sortis, que le gouvernement lançait un assaut sanglant sur notre siège. Le Bilan fait état de plusieurs dizaines de blessés dont des femmes enceintes. Quelle honte pour le pouvoir en place !

Mais malgré la violence de la répression, personne ne s’est laissé intimider et la semaine dernière, le 8 juin, nous sommes sortis avec davantage de force, d’énergie et de conviction. Cela fait aujourd’hui de ce lieu, un endroit sacré. Voilà pourquoi nous avons tenu à organiser cette cérémonie ici !

Je tiens par la présente à féliciter l’ensemble des maliens qui sont sortis les 2 et 8 juin derniers pour faire valoir leur droit inaliénable à manifester. Bravo à vous toutes et à vous tous ! C’est dans ces mêmes conditions que nous avions accouché notre démocratie un 26 Mars 1991.

Mesdames et Messieurs,

L’histoire nous a malheureusement donné raison dès le lundi suivant. En effet, à Kenieba, dans la région minière de Kayes, chacun a pu constater l’incapacité notoire du gouvernement à sécuriser le processus électoral. Par un communiqué laconique du Ministère en charge des élections, les maliens ont appris avec effroi que des centaines de milliers de cartes d’électeurs ont été brulées alors qu’elles étaient censées être sécurisées par les autorités locales. Dans ces conditions, comment peut-on encore faire confiance à un gouvernement aussi amateur ? Kenieba sera-t-il ou non un cas de force majeure ? Comment les populations vont voter le 29 Juillet prochain ? Personne n’a de réponse à aucune de ces questions.

J’en appelle donc à des éclaircissements de la part des autorités par rapport à tous ceux qui risquent d’être privés du droit de vote. Nous ne tolérerons aucune mauvaise foi. Aucune excuse ne sera acceptée.

Mesdames et Messieurs,

A travers nos marches, nous ne sommes ni dans un calcul politicien, ni animés d’une volonté de torpiller le processus électoral. Cette image ne nous ressemble guère. Bien au contraire, nous sommes des démocrates convaincus. Nous pressés d’aller aux élections pour mettre un terme à la mauvaise gouvernance de la Majorité actuelle. Si nous dénonçons l’incompétence du régime actuel avec autant d’énergie, c’est surtout parce que, depuis son installation au pouvoir, le régime IBK n’a jamais organisé des élections convenables. Alors, OUI, nous resterons mobilisés. OUI, nous continuerons chaque fois à dénoncer ce qui ne va pas. C’est notre rôle d’opposition et nous continuerons à le jouer.

Chers signataires de la Plateforme,

Je suis fier et heureux que vous ayez porté votre confiance sur ma personne. Au-delà de m’honorer, ce choix m’engage surtout à redoubler d’efforts pour être à la hauteur de vos attentes. Je suis conscient de la lourde responsabilité qui m’incombe en tant que porte-étendard de cette plateforme. Sachez que je ne trahirai jamais votre confiance. Je serai votre candidat. Je serai le candidat des maliens. Je serai le candidat du renouveau. Oui je serai le candidat du rétablissement de la confiance entre les maliens et leurs gouvernants.

Je m’engage auprès de vous à ne pas faire de la politique politicienne mais plutôt à travailler sans relâche pour un changement qualitatif dans la gouvernance du pays. Alors que notre pays est incroyablement riche en potentialité, sa population reste toujours étonnamment l’une des plus pauvres du monde. Les maliens ont trop souffert et il est temps qu’une nouvelle gouvernance soit mise en place.

Mesdames et Messieurs,

Chers signataires de la Plateforme,

A ce sujet, je tiens à réitérer à l’ensemble du Peuple malien les engagements pris à Nioro du Sahel. Je suis déterminé à mettre mon expérience d’entrepreneur au service du développement du Mali. Lors des différentes tournées effectuées dans le Mali profond, j’ai recueilli les attentes de mes compatriotes et elles sont au cœur de mon projet pour le Mali. Partout où nous sommes allés, ce sont les mêmes attentes. Le retour de la paix, l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la santé, à l’éducation et le chômage des jeunes reviennent comme des problèmes récurrents.

Pour y répondre, nous devons agir sur trois fronts :

1- Travailler au retour de la paix ;

2- Faire émerger une classe moyenne à travers une politique économique volontariste de développement économique décentralisé ;

3- Lancer une vraie politique de grands travaux à l’échelle nationale.

Pour travailler efficacement sur ces trois fronts, il faudra investir au moins 15.000 milliards de FCFA sur une période de cinq ans.

Sur la question du retour de la paix, le défi sécuritaire a lentement glissé du Nord au Centre du pays. Cette recrudescence de la violence dans les régions du Centre est un frein à la paix. Il faut y trouver une solution rapidement pour éviter que la crise ne déstabilise l’ensemble du pays. Je pense à ce sujet qu’il faut impliquer toutes les énergies positives pour rassurer les populations qui ont perdu confiance en l’Etat central. Jusque-là la vieille garde politique n’en a pas été capable. Depuis l’avènement de la démocratie, les maliens ont entendu toutes sortes de promesses grandiloquentes mais qui n’ont jamais été réalisées.

Pour ma part, je vais œuvrer à la mise en place d’une équipe technique composée des leaders religieux modérés, d’experts sécuritaires et d’acteurs sociopolitiques pour endiguer la crise au Centre du pays. Simultanément, nous devrons accélérer la réforme du secteur de la sécurité pour que la montée en puissance de nos forces armées contribue à la sécurisation des initiatives de l’Etat.

Je suis convaincu qu’en procédant de la sorte, nous parviendrons à regagner la confiance des maliens. C’est pourquoi, je vous dis, mes chers compatriotes que nous consacrerons 1000 milliards au chantier de la stabilisation du centre du Mali.

En ce qui concerne le Nord, j’estime que les fondements de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale issu du processus d’Alger se sont affaiblis par l’inaction du gouvernement et le manque de confiance entre les parties signataires. Le dialogue doit reprendre en s’appuyant certes sur l’accord actuel mais en tenant compte de l’évolution malheureusement dramatique de la situation.

L’objectif est de créer un cadre de confiance réelle entre tous les acteurs de la crise malienne. Il n’y aura plus de place aux promesses irréalisables. Il faut aller au concret et au réalisme politique. Le développement économique décentralisé de toutes les régions du Mali doit être au cœur de toute initiative de paix durable car c’est la pauvreté, le sentiment d’exclusion et l’incapacité de l’Etat à améliorer les conditions de vie des populations qui sont les fondements de notre crise. Nous devons faire en sorte que l’Etat central associe davantage les populations locales dans la gouvernance économique, politique et sociale de leurs régions. 1000 milliards seront dédiés à ce chantier.

Chers compatriotes,

Parallèlement à la relance du processus de paix, nous devons concentrer nos énergies sur le développement économique équilibré du Mali car, comme je vous l’ai dit, je suis convaincu que les causes profondes de la crise malienne sont avant tout économiques. La pauvreté, la précarité et le manque de perspectives pour la jeunesse est le terreau le plus fertile à l’idéologie terroriste. C’est à ce niveau que se trouve ma réelle valeur ajoutée. En 30 ans de métier, j’ai investi plus de 250 milliards de FCFA dans mon pays, créant ainsi, au passage, quelques milliers d’emplois. En obtenant la confiance des maliens et à l’échelle nationale, nous pourrons faire beaucoup plus.

A l’horizon 2023, il faut faire en sorte qu’au lieu de chercher des emplois, les maliens créent eux-mêmes de l’emploi. Nous devons arriver à un rythme de création d’emploi par l’Etat qui soit rattrapée par la vitesse de création d’entreprises du secteur privé, particulièrement par les jeunes et les femmes. Cela permettra de créer beaucoup plus d’emplois pour rentrer définitivement dans le cercle vertueux d’une croissance économique durable tendant vers le plein-emploi pour la population active. L’Etat facilitera et accompagnera la création de 20.000 nouvelles entreprises par les jeunes, les femmes et les opérateurs économiques sur toute l’étendue du territoire national.

Nous assurerons ce financement par la mise en place d’un plus grand fonds de garantie pour accompagner le développement du secteur privé, aussi bien en milieu rural qu’urbain, dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’industrie, des télécommunications et des nouvelles technologies. Nous consacrerons 500 milliards de FCFA à la création de ces entreprises.

On dérogera à la mode actuelle parce que ces entreprises ne seront pas créées pour la famille d’abord. Il faudra créer les conditions pour que les maliens qui bénéficieront de ces financements soient les plus méritants. C’est pourquoi, je suivrais personnellement ce chantier. Aucun favoritisme ne sera toléré sous l’ère Diallo.

Mesdames et Messieurs,

Chers compatriotes,

La création d’entreprise et l’amélioration du climat des affaires passeront également par le renforcement de l’Etat de Droit et la lutte contre la corruption. Aucun secteur privé ne peut se développer dans la corruption, le népotisme et le clientélisme. Nous ne pouvons plus continuer avec un système qui ferme les yeux sur les rapports accablants du Vérificateur Général. 357 milliards de FCFA de détournement en cinq ans. Je dis STOP ! Trop c’est trop.

Dans un pays comme le Mali où une bonne partie de la population cherche à manger trois fois par jour, le détournement de deniers publics équivaut à un crime contre l’humanité.

Chers compatriotes,

Je suis conscient qu’on ne peut pas avoir un plan aussi ambitieux, en exigeant le meilleur de l’administration sans mettre les fonctionnaires dans les conditions de travail optimales. C’est pourquoi, il faut travailler sans relâche à la modernisation de notre administration et à l’augmentation des salaires de la fonction publique. On ne peut pas demander à quelqu’un de bien travailler alors qu’il n’arrive pas à loger, nourrir et soigner sa famille convenablement. Nous allons donc consacrer 200 milliards supplémentaires à l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires de l’Etat.

Finalement, en ce qui concerne le développement des infrastructures de base, comme vous le savez, le constat est amer. Le Mali est un pays enclavé qui n’a ni route, ni école, ni centre de santé en nombre suffisant. Comment peut-on réussir à développer un pays dans ces conditions ? Pour notre part, nous travaillerons à développer un programme d’investissement dans les grands travaux à hauteur de 2000 milliards de FCFA à l’horizon 2023.

Chers maliens de l’extérieur,

J’ai des idées très claires vous concernant. L’ambition que j’ai pour le Mali ne peut se réaliser sans votre large implication. C’est pourquoi, il faut un programme spécial pour le retour des bras valides qui souhaitent nous accompagner dans cette exaltante mission. Il est temps de mettre un terme à l’hécatombe en méditerranée et à la fuite des cerveaux en occident. Nous voulons capitaliser le savoir-faire que vous avez acquis à l’étranger pour le mettre au service de votre pays, le Mali. Il est temps que vous soyez impliqués à tous les niveaux : législatif, exécutif et dans le secteur privé.

Mesdames et Messieurs,

Chers invités,

Voilà de manière très générale, les grandes lignes de notre projet pour le Mali. Un Mali de renouveau. Un Mali ambitieux. Ce Mali que nous avons tous à cœur. En cinq ans, nous estimons pouvoir investir 15.000 milliards de FCFA dans le développement économique et la recherche de la paix. C’est possible ! J’en suis convaincu. Mon expérience d’entrepreneur est le socle de cette certitude. J’ai l’habitude des grands défis et je n’ai jamais échoué à les relever. Dès l’ouverture officielle de la campagne, nous dévoilerons notre programme politique détaillé.

Encore une fois, je tiens à remercier l’ensemble des signataires de la Plateforme « Ensemble pour le renouveau du Mali ». J’appelle mes compatriotes et l’ensemble des acteurs sociopolitiques à nous rejoindre. Le temps du véritable changement est arrivé. L’alternance est à portée de main.

Chers Signataires de la Plateforme,

Incarner le changement, c’est une révolution. Cette révolution appelle à innover mais aussi à faire des sacrifices. Etes-vous prêts à ces sacrifices pour le Mali ?

Alors vive la Plateforme !

Qu’Allah bénisse le Mali et son formidable Peuple !

Je vous remercie.

Bamako, le Dimanche 17 Juin 2018 au siège de l’ADP-Maliba

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