Algérie: deux ans de prison requis contre Khaled Tebboune, le fils du président
Khaled Tebboune, le fils du président algérien, est poursuivi dans une affaire de trafic d’influence dans l’immobilier. RYAD KRAMDI / AFP
Texte par :
RFI
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Le procureur de la République d’Alger a requis 10 ans de prison ferme à l’encontre de Kamel Chikhi, importateur de viande et magnat de l’immobilier, principal prévenu dans une affaire de trafic d’influence dans l’immobilier. Deux ans ferme ont été requis à l’encontre de Khaled Tebboune, le fils du président de la République également poursuivi.
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Lors de son passage à la barre, Kamel Chikhi a tenté d’innocenter le fils du président, Khaled Tebboune, en assurant qu’il n’avait jamais intercédé en sa faveur dans le cadre de ses activités immobilières. Khaled Tebboune a lui aussi nié son implication. Pourtant lors de l’instruction, des vidéos de surveillance montrent Khaled Tebboune à plusieurs reprises dans les bureaux de Kamel Chikhi qui reconnaît même lors d’une précédente audition qu’il avait voulu rencontrer le fils du futur chef de l’État « pour faire fructifier ses affaires ».
Khaled Tebboune est poursuivi pour « trafic d’influence », « abus de fonction », « perception de cadeaux indus » et « corruption ». Le fils du président algérien a déjà effectué près de 20 mois de prison. Il avait été placé en détention provisoire en juin 2018. C’était un an et demi avant l’élection de son père à la tête du pays, Abdelaziz Bouteflika était encore président.
Comme lui, six autres personnes sont inculpées et ont été placées en détention provisoire. Kamel Chikhi, mais aussi, entre autres, le chauffeur personnel de l’ex-patron de la police, l’ancien maire de Ben Aknoun dans la banlieue d’Alger et le fils d’un ex-wali, l’équivalent d’un préfet.
Kamel Chikhi, promoteur immobilier surnommé « le boucher », est aussi le principal accusé dans le dossier des 700 kilos de cocaïne saisis dans un port algérien en mai 2018. Dés l’élection d’Abdelmadjid Tebboune en décembre dernier, internautes et manifestants dénonçaient le « président cocaïne », allusion aux déboires judiciaires de son fils et de ses liens avec Kamel Chikhi.