Afrique. Les sénateurs français reconnaissent les échecs de Paris en Afrique
Cameroun24
C’est ce qu’affirment 92 sénateurs français dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron. Leur tribune a été publiée par Le Figaro.
« Aujourd’hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises. À nos dépens, après l’échec de l’opération Barkhane, voilà les milices Wagner, <…> parfaitement disponibles pour tous les dirigeants se maintenant au pouvoir en coalisant leurs populations contre l’ancienne « puissance coloniale ». Ce mouvement en Afrique subsaharienne se propage avec des manifestations et des actes anti-français jusque dans les pays réputés proches de nous, comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal », ont constaté 92 sénateurs et notamment Roger Karoutchi, premier vice-président du Sénat chargé des relations Internationales, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat et Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.
Selon les sénateurs, ces dernières années, le gouvernement français a dissimulé « échecs et reculades » en accusant tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec sa ligné d’être nostalgiques de « Franceafrique ». « Aujourd’hui, la Françafrique d’hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l’Américafrique diplomatique. Et que dire, malheureusement, de la régression de la Francophonie par rapport à la langue anglaise? », ont indiqué les sénateurs.
« L’Afrique continent ami, ne semble plus comprendre la France, et conteste de plus en plus son rôle et sa présence », ont constaté les sénateurs en appelant le président de prendre une position ferme sur ce sujet.
Emmanuel Macron n’a pas encore répondu à la lettre contrairement au ministre des Armées Sébastien Lecornu qui a réagi sur Twitter. « Je ne peux pas laisser dire que l’opération Barkhane a été un échec », a-t-il écrit. « Notre armée n’a eu de cesse de faire reculer les groupes terroristes au Sahel, sauvant des milliers de vies sur place et protégeant celles des Français des menaces d’attentats sur notre sol », a-t-il appuyé. « Barkhane n’a pas été un échec : c’est une faute de dire cela », a martelé Sébastien Lecornu, tout en soulignant qu’il y a « bien entendu des leçons à en tirer, comme pour toutes les crises et pour toutes les opérations militaires ».
TASS