Les ministres burkinabè, guinéen et malien des Affaires Etrangères se sont réunis du 08 au 10 février 2023 en sommet dans la capitale du pays des hommes intègres. A l’issue de leur rencontre, les Chefs de la Diplomatie de ces trois Etats ont décidé de mutualiser leurs approches pour la résolution des questions d’intérêts communs. Ces pays de l’Afrique de l’ouest et du Sahel ont la particularité d’être dirigés présentement par des autorités de transition menées par des militaires. Qui ont profité des manifestations politiques causées par des tripatouillages électoraux pour prendre les rênes de l’Etat. Notamment, pour les cas spécifiques du Mali et du Burkina Faso.
Pour autant, ces officiers (putschistes ?), bénéficient, dans leurs pays respectifs, de la légitimité populaire. Nonobstant cette réalité politique, les pays qu’ils dirigent sont suspendus par les organisations sous-régionales et l’Union Africaine (UA). Ce sont ces sanctions « imposées de façon mécanique qui ne tiennent pas compte des causes profondes et complexes des changements politiques » survenus dans leurs pays, qui sont déplorées par le sommet de Ouaga.
Les Chefs de la Diplomatie des trois pays estiment qu’elles « touchent des populations déjà meurtries par l’insécurité et les instabilités politiques, privent la CEDEAO et l’UA de la contribution de leurs pays, nécessaire pour relever les défis majeurs et portent atteinte à la solidarité sous-régionale et africaine, qui constitue le principe cardinal de l’intégration, de la coopération régionale et continentale ». De sorte que le Burkina, le Mali et la Guinée ont fini par dénoncer, « d’une seule et même voix », cette injustice à Ouaga.
Pour se sortir de l’isolement diplomatique et se faire entendre par les autres pays de la sous-région mais aussi, de l’ensemble de la Communauté internationale (notamment occidentale), ils ont alors décidé de mettre en synergie leurs idées, énergies et moyens. Pourront-ils réussir leur pari face aux pays occidentaux et leurs valets africains ?
A l’issue de leurs séances de travail, portées sur des questions d’importance majeure et d’intérêts communs, les délégations burkinabè, malienne et guinéenne ont affiché, dans le communiqué final, toute leur volonté de réussir leurs processus de Transition. Pour cela, leurs autorités vont œuvrer à ce que l’ordre constitutionnel soit de retour, par l’organisation d’élections apaisées, sécurisées et crédibles. Mais avant cela, leurs pays vont davantage œuvrer pour la promotion de la bonne gouvernance, la mutualisation des moyens pour relever les défis sécuritaires, économiques et humanitaires. Vive l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou pour la restauration de la dignité en Afrique !
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger