Affrontements meurtriers entre deux fractions arabes dans la région de Tombouctou Au moins une dizaine de morts et de nombreux blessés dont certains grièvement
Dans les premières heures de la matinée d’hier jeudi 25 juillet, des affrontements d’une rare violence ont opposé deux fractions arabes rivales dans la région de Tombouctou. Il s’agit des Tormoz et des Oulad Ich qui se sont livrés des combats meurtriers. Le bilan fait état d’au moins une dizaine de morts et de nombreux blessés dont certains grièvement. Les prémices de ces affrontements étaient déjà perceptibles depuis un certain temps.
La paix signée à Bamako sous l’égide du ministère de la Réconciliation et de la Mission d’appui à la réconciliation, la veille entre les leaders de ces deux fractions, n’aura pas tenu longtemps.
En effet, le lendemain de la signature de cet accord, soit hier jeudi 25 juillet, les éléments de ces deux fractions de la localité de Lerneb, située à 180 km de Tombouctou, se sont violemment affrontés.
Le bilan fait état d’au moins une dizaine de tués et d’autres blessés dont certains grièvement. Parmi ces derniers, beaucoup ont été évacués dans la localité mauritanienne de Bassikounou, frontalière avec le Mali, alors que d’autres sont arrivés à Léré.
Il faut dire que depuis un certain temps, la tension entre ces deux fractions ne cessait de monter. La fraction des Tormoz, plus favorable au MAA-Plateforme, accusait les Oulad Ich, proches du MAA-CMA, d’exercer un contrôle sans partage dans tous les domaines d’activités y compris la gestion des postes d’entrée. Une situation qui dure depuis 2013 et qui a fini par excéder les Tormoz qui, eux aussi, sont soumis au dictat imposé par les Oulad Ich. Pour tenter de pacifier ces deux fractions, une rencontre a récemment été organisée à Bamako, en présence de leurs responsables, sous l’égide du ministère de la Réconciliation nationale et de la Mission d’appui à la réconciliation.
C’est ainsi que le mercredi 24 juillet, un accord censé ramener la paix a été signé par les leaders de ces deux fractions à Bamako. Toutefois, la tension était déjà montée d’un cran sur le terrain. D’où les affrontements meurtriers survenus durant les premières heures de la journée d’hier jeudi 25 juillet.
Selon nos sources, les combats ont eu lieu à l’aide d’armes automatiques, d’où les nombreux blessés par balles. D’aucuns disent que les tirs ont duré près de cinq heures d’horloge. Il a fallu l’arrivée de renfort d’une autre fraction qui a décidé de soutenir les Oulad Ich pour voir les combats cesser avec le retrait des Tormoz.
Actuellement, la localité est entièrement sous contrôle des Oulad Ich, mais les combats peuvent reprendre à tout moment puisque la tension reste vive.
Notons que dans ces zones, les différentes communautés se sont livrées à une véritable course aux armements pour se protéger et pour montrer leur puissance de feu.
Une situation accentuée par le déclenchement de la rébellion de 2012, avec l’avènement des mouvements armés.
Il convient de noter que la localité de Lerneb, qui a été le théâtre de ces affrontements meurtriers, est le chef-lieu de la commune de Tilemsi, située dans le cercle de Goundam, région de Tombouctou.
Massiré Diop
Source: l’Indépendant