En libérant les 3 femmes parmi les 49 militaires inculpés pour tentative d’atteinte à la sécurité de l’Etat, le Mali aurait-il mordu à un piège ? Il s’agit de la dépénalisation de l’affaire et la victimisation des 46 autres restants comme des détenus arbitraires au Mali dans les jours à venir.
Dans un communiqué de son Conseil national de Sécurité tenu cette semaine, la Côte d’Ivoire a décidé de saisir la Cedeao sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali. Par contre nous savons tous que le Mali est un pays souverain et un Etat de droit (dont la justice est indépendante du pouvoir politique). Par contre pourquoi la Cedeao va être saisie ? Et pourquoi, la sous régionale peut-elle s’insinuer dans une affaire qui relève de la souveraine d’un Etat ?
Une seule raison. Il s’agit bel et bien de la libération des 3 femmes militaires par le colonel Assimi Goïta comme l’a fait savoir le Chef de la Diplomatie malienne Abdoulaye Diop à Cotonou le jour de leur libération. Cela, sur fond humaniste, dit-il. Du moment où la justice avait été officiellement saisie et avait procédé à des inculpations dans l’affaire, quid était de laisser cette même justice aller jusqu’au bout et trancher en toute indépendance. Mais, le Mali a mordu au piège.
La partie du piège est que, si c’est le colonel Assimi Goïta qui a libéré les 3 femmes comme l’a dit officiellement, M. Diop à Cotonou, de ce fait, le colonel Assimi sera indexé d’être celui aussi qui détient les 46 autres et non la Justice malienne. Or nous savons tous que seule la justice a le droit de priver une personne de sa liberté.
Dans l’affaire des 49 militaires, la Justice malienne aurait perdu la face en acceptant une libération qui n’a pas respecté la procédure pénale au Mali, selon plusieurs juristes. Et aussi les déclarations officielles, du ministre Diop attestant que c’est le Président de la transition qui a libéré les 3 femmes pour humanisme.
Alors, que nul ne soit étonné dans les jours à venir, de voir les 46 militaires détenus au Mali, être déclarés comme des détenus arbitraires et pire, voir le Mali condamné à libérer et sous astreinte. A rappeler que pour acquérir ce privilège et avantage de Droit en sa faveur, la Côte d’Ivoire a activé toutes sortes de négociations via toutes les voies diplomatiques, religieuses et sociales.
Koureichy Cissé
Mali Tribune