Affaire de détournement des vivres : ce qui était reproché au chargé de mission du ministère de la Santé et des Affaires sociales
En date du 27 mai 2020, sept (7) personnes ont été interpellées par les éléments du commissariat de police du 3e Arrondissement. Cela, pour la présomption de « détournement » des vivres (riz) devant gratuitement être distribués aux personnes atteintes de covid-19.Pour la circonstance, des interpellations faites ont permis de déceler les reproches faits au chargé de mission.
Présumés de détournement des vivres destinés aux malades et personnes atteintes de covid-19, le chargé de mission du ministère de la Santé et des Affaires sociales grondé dans l’affaire (Mamadou Sow) et sept (7) autres personnes ont été interpellées par les éléments de la Police du 3e Arrondissement. En l’occurrence, quand les interpellés accusent ledit chargé de mission, celui-ci a clairement dégagé sa responsabilité par des justifications.
Selon nos sources, des détails portant sur l’affaire ont été donnés par M. Sow : « Par décision N° 81, j’ai été désigné comme chargé de mission au ministère de la Santé pour la distribution du riz et de céréales transformées. Ainsi, dit-il, après avoir fourni certaines structures : hôpital du Mali… nous avons décidé de ravitailler les six (6) Csref de Bamako, celui de Kalaban-Coro, et la direction régionale de santé ». Et de poursuivre : « Pour ce faire, j’ai contacté les différents bénéficiaires : personnes soignantes ; les malades de covid-19 et la famille des décédés du virus. Pour le cas de la direction régionale de santé, lorsqu’on s’acheminait avec les vivres, il m’a été dit qu’il n’y a pas de place pour le stockage. J’ai demandé aux transporteurs de retourner avec les produits dans les magasins, ce, sans autre précision. Je n’ai dit à qui que ce soit d’aller déposer les vivres dans un magasin à Niarela », s’est-il justifié. Quant aux transporteurs, ceux-ci ont précisé :« Le 27 mai, nous avons été contactés par un collègue chauffeur pour dire qu’il y a un marché de transport de riz faisant l’objet de don. Après l’acheminement de riz à l’hôpital du Mali, nous avons été chargés de prendre des riz à l’OPAM pour la direction régionale de santé, sise à N’Tomikorobougou. Au cours de la route, il nous a été instruit de changer l’itinéraire pour le stockage des vivres dans un magasin à Niarela ».
Selon l’interpellé Diarra : « Je reconnais en partie, les faits qui me sont reprochés. Ma sœur F.D m’a annoncé avoir conclu un contrat de distribution de 1 000 sacs de riz et d’autres produits alimentaires avec l’OPAM. De ce fait, avec l’ordre d’elle et sous l’égide de M. Sow, je me suis rendu à l’OPAM pour enlever 66 tonnes de riz destinées à l’hôpital de Tombouctou. Après récupération de riz, le chargé de mission Sow m’a dit de les garder en attendant la distribution. Puisque, poursuit Diarra, M. Sow disait qu’il n’y a pas de place pour le stockage. Ainsi, ajoute Diarra, j’ai sollicité un ami commerçant à Niarela qui a accepté de stocker les riz dans son magasin ».
Le pire dans l’affaire, c’est que même le comptable matière adjoint à la direction régionale de santé ignore pourquoi le stockage a eu lieu dans un magasin à Niarela.« Le 27 mai, ma direction m’avait instruit d’aller réceptionner du riz que nous devons partager entre les six Csref de Bamako y compris notre structure. Quand j’ai appelé la chargée de transport des produits (F.D), elle m’a donné le contact de son représentant. Contacté, dit le comptable, ce dernier m’a dit que les riz ont été stockés sur instruction de M. Sow dans un magasin à Niarela ». Le comptable soutient avoir alors reçu du chargé de mission l’ordre d’aller identifier ledit magasin. Selon nos sources, les discours tenus par d’autresinterpellés affirment que les vivres ont été amenés sur instruction du chargé de mission du ministère de la Santé qui se justifie en niant les propos. En l’occurrence, le missionnaire Mamadou Sow est, suivant les interpellations, reproché d’avoir instruit aux personnes impliquées le dépôt des vivres dans un magasin privé de Niarela.
Selon nos renseignements, le chargé de mission a, après être entendu devant le procureur compétent pour l’affaire, été laissé partir à la maison. Ce qui laisse sous-entendre qu’il est, pour l’instant, disculpé dans l’affaire.
Mamadou Diarra