Aérien : le président exécutif de South African Airways claque la porte
Moins de deux ans après sa nomination, Vuyani Jarana, le président exécutif de South African Airways a posé sa démission, estimant que sa stratégie de redressement de la compagnie nationale sud-africaine est compromise par le manque de financement de l’État et une bureaucratie excessive.
C’est par une lettre de quatre pages que le président exécutif de South African Airways, Vuyani Jarana, a annoncé sa démission du poste qu’il occupe depuis le 1er novembre 2017. Une décision qui devrait être effective à la fin du mois d’août. En cause, des « incertitudes concernant le financement » et « le niveau de bureaucratie » que son équipe devait subir pour mettre en œuvre la stratégie du groupe, qui n’a pas réalisé de profit depuis 2011, selon ce courrier consulté par l’agence Reuters.
Incidents de trésorerie
Avec l’entreprise publique d’électricité Eskom, la compagnie aérienne nationale sud-africaine est régulièrement citée par les agences de notation comme l’une des principales menaces à la croissance économique du pays.
Confronté à des augmentations de coûts qui dépassent de loin la croissance des revenus, Vuyani Jarana – ancien dirigeant de l’opérateur Vodacom – avait élaboré un plan de redressement quinquennal comprenant une réduction des coûts et l’annulation d’itinéraires non rentables.
Ce plan, qui nécessitait un financement de 21,7 milliards de rands (1,3 milliard d’euros) d’ici 2021, avait été approuvé par le Trésor sud-africain en mars 2018. Mais seuls 5 milliards de rands ont été débloqués au cours de l’exercice 2018/2019, assure dans sa lettre le président exécutif démissionnaire, qui estime « ne plus être en mesure de garantir au conseil et au public que la stratégie de redressement à long terme est réalisable ».
Il précise en outre que South African Airways a été confrontée par trois fois à des « incidents » dans lesquels « elle était presque incapable de payer les salaires en raison du manque de financement », ajoutant qu’une facilité de 3,5 milliards de rands obtenue auprès de banques locales serait épuisée en juin.
JA