Accord politique au Mali: Quels enseignements pour Soumaïla Cissé ?
À quand la fin de la transhumance politique dans ce pays? Ce n’est pas en tout cas pour bientôt. Et, le seul mérite de cet accord politique du premier ministre, Dr. Boubou Cissé, c’est d’avoir permis au candidat malheureux de la dernière présidentielle, Soumaïla Cissé dit Soumi Champion, de connaître les véritables raisons de son échec lors de la dernière présidentielle.
En effet, pour conserver son électorat et par ricochet son rang de la présidentielle de 2013, le candidat Housseïni Amion Guindo n’a pas eu besoin d’activistes, de chercheurs, d’anciens diplomates, de syndicalistes, d’artistes musiciens, d’anciens ministres, de chefs de parti politiques ou d’associations de la société civile. Il a juste placé sa confiance aux militants engagés et aux élus locaux de la Codem en mettant à leur disposition le peu de moyens financiers dont il disposait. Tout le monde a constaté qu’il était parti cinquième et qu’il est retourné cinquième. Voilà un exemple pour les hommes politiques maliens!
Si le candidat Soumi Champion avait placé toute sa confiance aux militants engagés de son parti en mettant à leur disposition seulement la moitié de son budget de campagne de 2018, il aurait pu obtenir le même score qu’il a eu au premier tour du scrutin.
La politique, c’est d’abord une question de conviction et d’engagement ; l’argent vient compléter le reste. Les militants savent que la raison d’être de leur parti, c’est avant tout la conquête et l’exercice du pouvoir. C’est pour cette raison qu’ils y adhèrent.
Pour espérer remporter la présidentielle de 2023, il faudra que votre équipe de campagne soit constituée à 99% des militants confiants et engagés de l’URD. Même si vous perdez, ils seront là pour sauver l’honneur du parti.
Ils vous ont dit qu’ils sont venus pour vous aider à conquérir le pouvoir, ils ont fait du bruit autour de vous et sur Facebook, ils ont peut-être drainé la foule derrière vous dans certaines localités, mais en réalité beaucoup d’entre eux n’avaient aucun électorat acquis. Où sont-ils maintenant, sept mois après la proclamation des résultats ?
Et d’ailleurs, s’ils avaient confiance en vous, au moins la moitié allait rester pour adhérer à votre parti. Quel gâchis !
Une élection c’est comme un marché hebdomadaire. Ceux qui ont l’habitude de vendre dans ce marché ce sont eux qui connaissent le comportement des acheteurs. Dès qu’un novice se présente dans ce type de marché, il risque de retourner bredouille ou de céder sa marchandise à crédit. Les militants d’un parti sont comparables aux vendeurs dans les marchés hebdomadaires en période électorale. Ils connaissent le marché et ils connaissent les acheteurs.
Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) sera bientôt une coquille vide si les transhumants politiques trouvent une prairie verdoyante dans le camp de la majorité présidentielle, surtout avec la formation de la nouvelle équipe gouvernementale…
Tientigui
Le Démocrate