Quand le Président de la Transition Assimi Goïta, prenant serment le 7 juin prône à juste titre, la mise en œuvre judicieuses des conclusions du Dialogue national inclusif, et que le Premier ministre Choguel Maïga, inaugurant le conseil de Cabinet gouvernemental le 13 juin, annonce une rebelote à travers des «Assisses nationales de la refondation », cela s’appelle « cacophonie », s’est insurgé le Parena, le parti dirigé par Tiebilé Dramé.
En effet le dialogue national inclusif (DNI) qui a réuni les forces vives du Mali du 15 au 22 décembre 2019 a produit des résolutions dont la mise en œuvre est attendue encore en 2021. Faut-il à chaque changement de Premier ministre passer à une rebelote, case départ ? A ce rythme de « un pas en avant deux pas en arrière », où va-t-on, alors qu’on cherche à s’éloigner du gouffre, si on en est sorti ? Alors que le temps imparti pour la transition reste neuf mois, aller à des assises nationales de refondation, nécessiterait une prolongation. Et faut-il choisir : aller vite à un pouvoir élu, lui laissant la responsabilité de cette mission de « refondation » (ce qui comporte le risque d’élections contestables parce que les mêmes causes produisant les mêmes effets), ou s’atteler tout de suite comme le prône le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, aux reformes pour un Mali nouveau, pour sortir de la transition par des élections transparentes et crédibles, garantes de stabilité ? Voilà le cheval et le champ de course hippique. En tout cas ce qui est sûr, la mise en œuvre des résolutions du dialogue national inclusif et le chantier de nouvelles « assisses nationales de la refondation » ne peuvent pas aller de pair pendant une transition serrée de neuf mois comme la présente, et surtout à court d’argent, étiquetés que nous sommes, d’infréquentables par les partenaires financiers. Le projet du nouveau Premier ministre suscite interrogation : veut-il chambouler les résolutions du DNI, et comment ? En tout cas s’il s’agit des représentants des forces vives du Mali à ces assises, elles parviendront aux mêmes résultats que le DNI, comme le craint Cheick Sidi Diarra. Dans cette cacophonie inaugurale, la balance du bon sens penche sans doute au côté du président de la transition Assimi Goïta, qui veut respecter les résolutions prises par des concertations des forces vives, lors du DNI.
Le parti du bélier blanc, partisan d’une Transition consensuelle et apaisée, a invité les autorités à « s’asseoir avec les représentants des forces vives » pour « actualiser la feuille de route et convenir des modalités d’organisation des élections » devant marquer la fin de la Transition. Cette mise à jour de la feuille de route, peut-elle comporter une prolongation consensuelle de la transition, si les forces vives y adhèrent ? That’s the question.
Daou
Source: Lerepublicainmali