Bamako est en état d’alerte depuis plusieurs jours pour faire face à d’éventuelles attaques terroristes. L’offensive contre le camp de Kati a semé la peur.
Les groupes armés qualifiés de terroristes restent sur un cycle de violences sans précédent. Depuis plusieurs jours, des attaques presque synchronisées se déroulent dans différentes localités du pays et dans les environs de Bamako.
Ce fut notamment le cas la semaine dernière à Kati, la ville-garnison et qui abrite la résidence du chef de la junte au pouvoir au portes de Bamako.
Les forces de défense et de sécurité sont ainsi présentes un peu partout dans la capitale, notamment autour des bâtiments publics comme la cité administrative ou encore au niveau de l’aéroport de Bamako Senou.
Daouda Koné est étudiant. Il prend les menaces au sérieux, mais refuse de parler de peur.
Selon lui, “il faut essayer de prendre les menaces des groupes armés qualifiés de terroristes au sérieux, à condition que cela ne crée pas la peur, parce que ces gens-là essaient de profiter de la peur, en créant la psychose pour semer la confusion. Ils veulent profiter de la situation pour créer la catastrophe.”
“Confiance dans l’armée”
Pour Fadima Haidara, qui travaille dans les médias, il est en revanche difficile de ne pas avoir peur face aux attaques qui s’enchainent. Pour elle, “la crainte est obligatoire, la peur est obligatoire. Quand on se couche la nuit, on ne sait pas quelles seront les nouvelles au réveil. Mais je crois quand même qu’avec le maximum de confiance que nous avons à notre armée, on pourrait s’en sortir.”
D’après Fousseyni Berthé, professeur de mathématiques, la population pourrait grandement aider les Forces armées maliennes dans le contexte actuel :
“Nous sommes tous inquiets de la recrudescence des violences. La population tente tant bien que mal à aider les forces de défense et de sécurité pour essayer de résoudre le problème. Mais malgré cela, nous avons peur. Avant, la crise était dans le nord puis dans le centre, mais actuellement ce sont les Bamakois qui sentent la menace terroriste. On espère que nos forces de l’ordre et nos autorités vont tout mettre en œuvre pour tenter de décanter la situation.”
Les villes visées
Comment expliquer que la menace se rapproche des centres urbains ? Fodie Tandjigoura, maitre de conférences à l’université de Bamako, livre son analyse à la DW :
“Est-ce que nous ne devons pas penser à une possibilité de collaboration interne ? Cela nous fait croire qu’il y’a une dissémination des groupes armés par petites vagues de quelques personnes qui opèrent furtivement et qui retournent. Ce n’est pas une augmentation des attaques, c’est une transposition des attentats dans le contexte urbain. C’est ce que nous voyons aujourd’hui en tout cas pour les attaques qui sont simultanément ou bien successivement commises d’un bout à l’autre du Mali.”
Dans une vidéo, un membre du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a annoncé un blocus de Bamako, la capitale malienne.
Source: https://www.dw.com/fr