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Que dit l’islam: les dix derniers nuits

Au cours des dix derniers jours du Ramadhan, le Prophète (PSL) privilégiait de faire certaines œuvres qu’il ne faisait pas le reste du mois. Entre autres, il veillait ses nuits. Il est possible que cela signifie qu’il restait éveillé la nuit entière. Dans un Hadith Notre vénérable Mère Aïcha explique que : « Le Prophète (PSL) alternait les vingt premiers jours entre la prière et le sommeil, mais lorsque survenait les dix derniers jours, il ‘’retroussait ses manches’’ et serrait son Izâr. » Rapporté par Ahmed.

Cela peut vouloir dire également qu’il faisait vivre la plus grande partie de la nuit. Cette hypothèse se fonde sur le Propos que nous rapporte Mouslim de Notre vénérable Mère Aïcha : « Je ne pense pas qu’il ait passé (PSL) la nuit en prière jusqu’à l’aube. » Par ailleurs, le Prophète (PSL) veillait à réveiller sa famille au cours des dix dernières nuits indépendamment des autres jours. Soufiane e-Thawrî affirme : « Quand viennent les dix derniers jours, je préfère que quelqu’un prît la nuit, qu’il redouble d’effort, qu’il réveille son épouse et ses enfants pour la prière s’ils se sentent capables de le faire. » Il est certifié à cet effet que le Prophète (PSL) frappait à la porte de Fatima et de Ali pour leur dire : « Ne devriez-vous pas vous lever pour prier ! » Rapporté par boukari et Mouslim.

Le Prophète avait pour habitude de réveiller Notre vénérable Mère Aïcha avant de faire le Witr, au terme de sa veillée qu’il consacrait à la prière. Les Textes encouragent les époux à se réveiller mutuellement la nuit pour se vouer à la prière et éventuellement asperger de l’eau sur le visage du conjoint dont le sommeil est trop lourd. D’après el Mawatta, Oumar ibn El Khattab priait la nuit la durée qu’Allah voulait. Au milieu de la nuit, il réveillait sa famille en s’écriant : « La prière ! La prière ! » Il récitait notamment ce Verset : Ordonne la prière à ta famille et endure-la. Sourate Tâ-Haverset 132

La femme d’Abou Mohammed Habib el Farisi lui répétait la nuit : « La nuit s’est s’effacée alors qu’entre nos mains le chemin est long et nos provisions sont bien maigres. La caravane des pieux est passée devant nous et nous, sommes restés sur place. »

Ô dormeur de la nuit ! A quel point tu dors !

Lève-toi mon amour!

Le rendez-vous est proche

Prends de la nuit et de ses instants

Un passage quand le dormeur a pris sa couche

Qui dort au terme de la nuit

N’atteint aucun rang ni s’en approche

À cette occasion, le Prophète (PSL) serrait notamment son Izâr. Les avis sont partagés pour expliquer le sens de cette expression. Certains savants prétendent que c’est une façon d’exprimer les efforts intensifs et intenses qu’il consacrait à l’adoration, mais cette hypothèse est sujette à discussion. En réalité, elle signifie qu’il s’isolait de ses femmes ; c’est ainsi que les prédécesseurs et les références anciennes comme Soufiane e-Tawrî l’ont interprété. Une autre hypothèse avance qu’il ne se mettait plus au lit jusqu’à la fin du Ramadhan. Dans le Hadith d’Anas en effet, il est précisé : « Il pliait son lit et s’isolait de ses femmes. »

Certains anciens assument concernant l’exégèse du Verset suivant : maintenant vous pouvez les approcher, et recherchez ce qu’Allah vous a prescrit (Sourate La vache verset 187) que cela correspond à rechercher la Nuit du Destin. Cela voudrait dire qu’Allah a autorisé d’approcher les femmes pendant les nuits du Ramadhan jusqu’au moment de distinguer entre le fil blanc et le fil noir de l’aube. Il a enjoint avec cela de rechercher la Nuit du Destin, afin que les musulmans ne passent pas toutes les nuits du mois à profiter des relations licites avec leurs femmes au risque de laisser échapper cette nuit. En outre, Il a ordonné de rechercher cette fameuse nuit à travers la prière nocturne, surtout lors des nuits où il est plus propice de s’y trouver. À partir de là, on peut comprendre pourquoi le Prophète (PSL) voyait ses femmes les vingt premiers jours pour ensuite s’isoler d’elles afin de se concentrer à sa quête de la Nuit du Destin les dix derniers jours.

En outre, le Messager d’Allah (PSL) prenait son repas du matin juste avant l’aurore. Selon Notre vénérable Mère Aïcha et Anas, les dix derniers jours, il prenait son repas du soir avant l’aurore (PSL). Les termes de Notre vénérable Mère Aïcha sont les suivants : « Le Messager d’Allah (PSL) dormait et priait pendant le Ramadhan. Les dix derniers jours, il serrait son Izâr, s’éloignait de ses femmes, se douchait entre les deux Edhân, et prenait avant l’aube son repas du soir. » Rapporté par ibn abî ‘Âsim.

Selon Abû Saïd el Khoudri, le Prophète a dit (PSL) : « Ne jeûnez pas sans interruption ; quiconque voudrait le faire sans interruption doit s’arrêter au moins juste avant l’aurore.

– Toi, tu jeûnes bien sans interruption lui a-t-on fait remarquer !

– Je ne suis pas comme vous a-t-il répliqué, quelqu’un la nuit me nourrit et m’abreuve. » Rapporté par el Bukhârî.

Visiblement, il (PSL) continuait de jeûner toute la nuit. Il le faisait probablement pour mieux affronter les dix dernières nuits. Il n’en était pas plus affaibli étant donné qu’Allah le nourrissait et l’abreuvait.

En outre, le Prophète (PSL) se douchait entre les deux prières de la nuit. Comme nous l’avons déjà vu avec le Hadith de Notre vénérable Mère Aïcha, il se douchait entre les deux appels à la prière (Edhân). Autrement dit, entre l’Edhân du Maghreb et celui du ‘Ishâ. Ibn Jarîr a souligné : « Les anciens appréciaient se doucher toutes les nuits des dix derniers jours. E-Nakha’î s’y douchait toutes les nuits. Certains se douchaient et se parfumaient les nuits les plus propices à la Nuit du Destin. Ayyûb e-Sikhtiyânî consacrait sa douche la nuit du vingt-trois et celle du vingt-quatre. Il se revêtait de vêtements neufs, se parfumait à l’encens, et disait : « La vingt-troisième nuit, c’est la nuit des gens de Médine, et la suivante c’est la notre », il entendait par-là les habitants de Bassora. »

Il devient clair qu’il est recommandé la Nuit du Destin de se laver et de se faire beau. Cela consiste à se faire propre en se douchant, se parfumant, et en portant des beaux vêtements comme il est légiféré de le faire le vendredi et les jours de fête. Il est légiféré également de se faire beau pour les prières en général. On ne peut embellir pleinement son extérieur sans embellir son intérieur à travers le repentir et le retour à Dieu en se purifiant le cœur des souillures des péchés. Il ne sert à rien d’entretenir son aspect extérieur et de laisser l’intérieur complètement délabré. Comme le disait un savant : Si quelqu’un ne revêt pas l’habit de la piété. Il est véritablement nu même s’il est tout habillé

Retraite

spirituelle

Il est propice à l’occasion des dix derniers jours de faire la retraite spirituelle. D’après Boukhari et Mouslim, selon Notre vénérable Mère Aïcha le Prophète (PSL) le faisait les dix derniers jours du Ramadhan, et cela, jusqu’à sa mort. D’après Boukhari, selon Abou Huraïra: « Tous les Ramadhan, le Prophète faisait une retraite de dix jours. L’année où il est mort, il a fait une retraite de vingt jours. »

Il faisait une retraite ces dix fameux jours, au cours desquels chacun est à l’affût de la Nuit du Destin, pour se couper de toute occupation mondaine. Il en profitait pour se vider l’esprit, pour s’entretenir en privé avec Son Seigneur afin de l’invoquer et de l’évoquer.

La personne en retraite s’isole pour mieux se soumettre à Allah et se consacrer au Zikhr (l’évocation d’Allah). Elle décide de couper tout lien avec le monde extérieur susceptible de lui perturber l’esprit. Elle se tourne corps et âme vers Son Seigneur et se voue complètement à Allah. Sa seule préoccupation est Son Seigneur et la recherche de Son agrément. Une fois que les liens, les sentiments, et une certaine complicité se créent, la personne peut dès lors s’abandonner pleinement à Allah dans toutes les autres situations.

Allah dit : Nous l’avons descendu la Nuit du Destin. Et qui te dira ce qu’est la nuit du Destin ? La nuit du Destin est meilleure que mille mois. Sourate Le Destin ; verset 1-3. Selon Abû Huraïra, le Prophète (PSL) a dit au sujet du mois du Ramadhan : « Il y a une nuit qui est meilleure que mille mois, quiconque est privé de ses bienfaits, sera démuni. » Rapporté par Ahmed et e-Nasâî.

Malik a confié : « On m’a rapporté qu’il fut montré au Messager d’Allah (PSL) les œuvres des générations passées, ou ce qu’Allah a voulu lui montrer. Il eut l’impression que celles de sa communauté étaient trop justes et qu’elles ne pouvaient rivaliser avec celles des prédécesseurs dont la durée de vie était plus longue. Allah lui offrit donc la Nuit du Destin qui est meilleure que mille mois. »

Concernant les œuvres liées à cette fameuse nuit, il est certifié que le Prophète (PSL) a dit : « Quiconque veille la nuit du Destin avec foi et en aspirant à la récompense, il se verra pardonner ses péchés passés. » « Veiller » consiste ici à la passer dans l’adoration et la prière nocturne. En outre, il a recommandé à Notre vénérable Mère Aïcha de se consacrer aux invocations. Sufiân e-Thawrî a dit : « Cette nuit-là, les invocations sont meilleures à mes yeux que la prière. » Il veut dire par là qu’il vaut mieux multiplier les invocations que de faire des prières comportant peu d’invocations. Néanmoins, si l’adorateur alternait entre les invocations et la lecture cela reste une bonne initiative. Le Prophète (PSL) se consacrait à l’adoration les nuits du Ramadhan et psalmodiait le Coran. Il ne lisait pas un verset évoquant la Miséricorde sans la solliciter ni un verset évoquant le châtiment sans demander la protection d’Allah. Il alliait la prière avec la récitation, l’invocation avec la méditation. Voici la meilleure combinaison à mettre en pratique au cours des dix dernières nuits ou autre. Notre vénérable Mère Aïcha a demandé au Prophète (PSL) : « Si je coïncidais avec la Nuit du Destin, quelle invocation dois-je y consacrer ?

– Tu n’as qu’à dire : Ô Allah ! Tu es Absoluteur et tu aimes le pardon, alors pardonne-moi ! »

L’absoluteur fait partie des Noms d’Allah, il signifie qu’Allah passe outre les péchés de Ses serviteurs et qu’Il en efface les traces. Il aime qu’on sollicite Son Pardon et aime pardonner à Ses Serviteurs comme Il aime de la part de Ses Serviteurs qu’ils se pardonnent les uns les autres. S’ils venaient à se pardonner entre eux, Il userait de Son Pardon envers eux. Son Pardon a un ascendant sur à Son Châtiment. Le Prophète disait à cet effet (PSL) : « Je cherche protection auprès de Ton Agrément contre Ta Colère et de Ton Pardon contre Ton châtiment. »Rapporté par Mouslim.

Il est donc conseillé de demander pardon la Nuit du Destin après avoir redoublé d’efforts dans les bonnes œuvres au cours de cette nuit en question et des dix dernières nuits en général. Cela, parce que les initiés, même s’ils s’appliquent dans les actes de dévotion, ils ne se voient pour autant dans une situation privilégiée. Ils s’en remettent alors à Son Pardon à la manière des pécheurs et des insouciants.

Selon Abû Huraïra, le Prophète a dit (PSL) : « Quiconque jeûne pendant le mois du Ramadhan avec foi et en aspirant à la récompense, se verra pardonner ses fautes passées. Quiconque prie la nuit du Destin avec foi et en aspirant à la récompense, se verra pardonner ses fautes passées. » Toujours selon Abû Huraïra, le Prophète a dit (PSL) : « Quiconque prie les nuits du Ramadhan avec foi et en aspirant à la récompense se verra pardonné ses péchés passés. » Rapporté par el Bukhârî et Mouslim.

Ce Hadith recense trois moyens de se faire pardonner les péchés commis dans le passé. Autrement dit, il faut jeûner le mois du Ramadhan, prier durant ses nuits, et durant la Nuit du Destin en particulier. À elle seule, la Nuit du Destin efface les fautes qui ont pu se produire au début, au milieu, ou à la fin des dix derniers jours. Que la personne s’en rende compte ou non, l’absolution des péchés n’attend pas la fin du mois pour se voir effective ; contrairement au Ramadhan et à la prière nocturne pour lesquels il faut attendre la fin du mois pour en savourer les fruits. En effet, dès que le mois se termine, le fidèle achève le jeûne et les veillées spirituelles. L’absolution des péchés a lieu tout de suite après l’interruption des deux moyens qui ont permis de l’obtenir. Ces deux moyens sont le jeûne pour les journées et la prière pour les nuits du mois du Ramadhan.

Une fois les limites du mois franchies, les jeûneurs ont rempli leur devoir. Ils n’ont plus qu’à attendre la récompense qui se traduit par le pardon. En allant à la prière de l’Aïd, leurs récompenses leur sont distribuées. Quand ils rentrent chez eux, ils ont déjà perçu leur dû en entier. La récompense est proportionnelle à l’effort requis ; celui qui n’a pas rempli correctement son devoir devra s’en prendre à lui-même. Salmân affirme à ce sujet : « La prière est une balance, celui qui donne la bonne mesure sera pleinement rétribué, et pour celui qui voudrait tricher : vous connaissez pertinemment le sort des tricheurs. »

Le jeûne et les bonnes œuvres en général sont de cet ordre. Celui qui s’acquitte de sa dette compte parmi les serviteurs d’Allah les plus loyaux tandis que celui qui veut tricher, alors malheur aux tricheurs ! Honte à celui qui remplit avec soin la mesure de ses passions alors qu’il néglige injustement la balance de son jeûne et de sa prière !

Demain les âmes seront gratifiées de leurs œuvres,

Et les laboureurs auront le fruit de leur labeur

S’ils font du bien, ils le font pour eux-mêmes,

Et s’ils font du mal alors quel mauvais labeur

Les pieux prédécesseurs faisaient en sorte d’achever leur effort avec soin et perfection. Se voir accepter les œuvres étant leur second souci, ils avaient la peur au ventre à l’idée de se les voir refuser, et ils font ce qu’ils font le cœur rempli de crainte. Sourate Les croyants verset 60. Ali aurait dit : « Soyez plus préoccupés de vous voir accepter les œuvres que de les accomplir. N’avez-vous pas entendu les Paroles d’Allah : Allah accepte les œuvres des gens pieux. Sourate Le Repas Céleste verset 27 »

Selon el Hassan : « Allah a fait du Ramadhan une arène pour Sa création où ils rivalisent dans Son obéissance pour atteindre Sa satisfaction. Les premiers ont eu la victoire tandis que les retardataires ont tout perdu. »

Parmi les moyens permettant également de gagner le pardon divin, nous avons le fait de nourrir les jeûneurs et d’alléger la tâche aux esclaves. Il y a de surcroît l’évocation d’Allah et le repentir qui consiste à demander pardon au Seigneur.

Les invocations du jeûneur lui sont acceptées aussi bien la journée qu’au moment où il entame son repas. En outre, les anges invoquent le pardon en faveur des jeûneurs jusqu’au soir. Ainsi, il existe de multiples façons de se faire pardonner à l’occasion de ce mois bénit. C’est pourquoi ne pas obtenir à cette occasion le pardon, c’est vraiment être le plus démuni du monde !

Quand les péchés seront-ils pardonnés à celui qui n’aura pas profité de l’opportunité ?

Quand ses oeuvres lui seront-elles acceptées, si elles ne l’ont pas été au cours de ce mois ?

Quand va-t-il se corriger s’il ne l’a pas fait pendant Ramadhan ?

Quand va-t-il guérir de son ignorance et de sa négligence ?

Toutes les branches qui ne donnent pas de fruits à l’heure de la cueillette sont coupées pour servir de brasier au feu. Si la terre est mal semée à la saison des graines, il y n’aura d’autre labeur le jour de la récolte que la déchéance et le remord.

Concernant la fin du mois, les personnes inondées par les fautes et dont les grands péchés leur font mériter l’Enfer, sont affranchies de ses flammes. Le jour de l’Aïd, Allah affranchit de la Géhenne, les grands pécheurs parmi les jeûneurs ; les pervers peuvent rejoindre ainsi les dévots. Etant donné que le pardon et l’affranchissement du feu étaient le fruit du jeûne et des veillées pieuses, le Seigneur a ordonné au serviteur d’achever cette période en exprimant sa reconnaissance et en proclamant Sa Grandeur en disant : afin que vous finissiez ses jours et que vous proclamiez la Grandeur d’Allah qui vous a guidé, ainsi serez-vous reconnaissants.Sourate La vache verset 185

La façon d’être reconnaissant envers Celui qui par Sa Faveur a permis à Ses serviteurs de jeûner le mois de Ramadhan tout en les soutenant dans leur besogne, c’est de l’évoquer et de le remercier tout en Le craignant comme il se doit ; Lui qui leur a pardonné et qui les a affranchis de l’Enfer.

Dans e-Sahîh d’ibn Khuzaïma, il est dit : « Faites en sorte d’abonder de ces quatre choses : deux d’entre elles servent à satisfaire Votre Seigneur, et vous ne pouvez vous passer des deux autres. Celles dont vous vous servez pour satisfaire Votre Seigneur, ce sont : l’attestation qu’il n’y de dieu en dehors d’Allah et le repentir. Et celles dont vous ne pouvez vous passer, ce sont : quand vous demandez à Allah le Paradis, et quand vous cherchez Sa protection contre l’Enfer. »

Chacune des quatre particularités mentionnées dans ce Hadith constitue en elle-même une raison d’être affranchi et pardonné. La parole d’unicité pulvérise et efface les péchés. Elle n’omet aucune faute et rien parmi les œuvres ne peut la devancer en mérite. Elle équivaut à l’affranchissement d’un esclave qui implique l’affranchissement du feu. La parole du repentir quant à elle, constitue l’un des plus grands moyens pour se faire pardonner. Si l’on sait que le repentir consiste à invoquer Allah d’absoudre les péchés, il faut alors garder à l’esprit que l’invocation du jeûneur est exaucée quand il est à jeun et juste au moment de rompre son jeûne. Au demeurant, le plus efficace des repentirs s’avère quand celui-ci est accompagné d’un regret sincère.

Quiconque demande pardon du bout des lèvres, avec le cœur attaché à la faute, et la ferme intention à la fin du mois de la retrouver, verra son abstinence lui retourner, et les portes de l’acceptation lui seront fermées. Quant au fait d’implorer l’entrée au Paradis et d’être protégé de l’Enfer, ce sont les invocations, les plus essentielles et au sujet desquelles le Prophète (PSL) a déclaré : « C’est autour de cela que nous tournons. » Rapporté par Abou Dawûd et ibn Mâja.

Que faire ?

Notre vénérable Mère Aïcha a décrit notre prophète et modèle, Muhammad (PSL), par quatre attributs :

1. Il (PSL) « passait sa nuit dans l’adoration », c’est à dire qu’ilne dormait pas. Ainsi, il (PSL) restait éveillé dans l’adoration et animait son âme en passant la nuit à ne pas dormir. Car le sommeil est le frère de la mort. Le sens « passait sa nuit » est qu’il (PSL) la passait dans la prière de nuit et dans les actes d’adorations pour Allah, le Seigneur des mondes. Nous devons nous rappeler que les dix derniers jours de Ramadan sont fixés et comptés.

2. Il (PSL) « réveillait sa famille », c’est à dire ses femmes, les Mères des croyants, pour qu’elles puissentprofiter de ce bien, du Zikhr et des actes d’adoration pendant ces temps bénis.

3. Il (PSL) « redoublait d’efforts », c’est à dire qu’il (PSL) persévérait et luttez dans l’adoration, ajoutant plus à ses actes que ce qu’il avait fait les vingt premiers jours (de Ramadan). Il faisait cela parce que la nuit d’Al-Qadr arrive pendant un de ces (dix derniers) jours.

4. Il (PSL) « serrait son Izar (pagne, sa ceinture) »c’est à dire qu’il s’appliquait et luttait intensément dans l’adoration. Il est aussi dit que cela signifie qu’il (PSL) se retirerait des femmes. Cela semble être plus correct puisque cela penche vers ce qui a été mentionné précédemment et vers le hadith d’Anas : « Il (PSL) pliait son lit et se retirait des femmes (c’est-à-dire ses femmes). »

C’est pourquoi chacun de nous doit s’efforcer d’incarner ces vertus et se caractériser par ces attributs en persévérant dans la prière qu’il dans les profondeurs de la nuit avec l’imam en plus de la prière qu’il fait dans les premières parties de la nuit, pour que son effort ces dix derniers jours aille plus loin que les vingt premiers. Et pour qu’il puisse atteindrel’attribut de « passait sa nuit dans l’adoration » en priant.

Chacun doit être patient dans son obéissance à Allah, en effet, la prière (de nuit) est difficile, mais sa récompense est grande. Par Allah, c’est une grande occasion dans la vie et une chose dont il faut profiter, pour celui à qui Allah l’accorde. Et la personne ne sait pas si, peut-être, elle rencontrera une des nombreuses récompenses d’Allah pendant la prière de nuit, qui sera une aide pour lui dans ce monde et dans l’au-delà.

Les pieux prédécesseurs de cette Oumma s’appliquaient à allonger la prière la nuit. As-Sa’ib Ibn Yazid a dit : « Oumar Ibn Al-Khattab a ordonné à Oubay ibn Kaabet Tamim Ad-Dari de diriger les gens dans la prière avec onze rakats. Le lecteur récitait cent versets, au point que nous devions nous appuyer sur des bouts de bois en raison de la longue position (debout). Et nous ne nous arrêterions qu’à l’approche du Fajr. » Voir Al-Muwatta : vol. 1, pg 154

Abdullah Ibn Abou Bakr a rapporté: « J’ai entendu mon père (c’est-à-dire Abû Bakr) dire : « Pendant Ramadan, nous finissions (la prière de nuit) tard et nous pressions les domestiques pour présenter la nourriture (du suhur) de peur que le Fajrne vienne. » Aussi dans le Muwatta de l’imam Malik : vol. 1, pg. 156

Il y a deux luttes de l’âme auxquelles le croyant fait face pendant Ramadan : la lutte dans la journée avec le jeûne et la lutte la nuit avec la prière de nuit. Ainsi, quiconque combine ces deux et remplit leurs droits, alors il est parmi les patients – ceux desquels Allah dit : « les endurants auront leur pleine récompense sans compter » (sourate Az-Zumar : 15)

Ces dix jours sont la dernière partie du mois et les actions d’une personne ne valent que par leur fin. Et peut-être, il rencontrera la nuit d’Al-Qadr, debout dans la prière pour Allah et aura ainsi tous ses péchés passés pardonnés. Aussi, il faut inciter, animer et persuader sa famille d’accomplir les actes d’adoration, particulièrement dans ces grands moments que ne néglige que celui qui a été privé. Ce qui est plus incroyable est que tandis que les gens accomplissent la prière, certains passent leur temps dans des assises interdites et des actes coupables.

Quel souhait ?

Les nuits d’un mois honorable sont presque terminées, les portes du Paradis sont ouvertes, les portes de l’Enfer sont fermées, et les diables sont enchaînés pendant ce mois.

Les dix dernières nuits de ce mois sont la couronne de toutes les nuits ; et lorsque ces dix derniers jours commençaient, notre prophète (PSL) passait les nuits à prier, réveillait sa famille et augmentait les adorations ; Notre vénérable Mère Aïcha a dit : « Le prophète (qu’Allah prie sur lui et le salue) faisait beaucoup plus d’efforts pendant le mois de Ramadan que tous les autres mois, et il faisait plus d’efforts pendant les dix derniers jours de Ramadan que les autres jours » Rapporté par Mouslim.

Pendant ces dix derniers jours, se trouve une nuit qui est la mère de toutes les nuits, elle renferme beaucoup de bénédictions, ses heures sont honorables, le peu d’actions accomplies cette nuit a une grande valeur, et les actions y sont multipliées : La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille nuits (Al-Qadr : 3). Et beaucoup d’anges descendent du ciel pendant cette nuit : Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre (Al-Qadr : 4) ; c’est une nuit pleine de bénédictions et de paix pour notre communauté.

Ibn Kathir a dit : « Les anges descendent nombreux durant cette nuit à cause de l’abondance de ses bénédictions, et les anges descendent lorsque la bénédiction et la miséricorde descendent, tout comme ils descendent lors de la lecture du Coran, ils entourent les assemblées d’invocation d’Allah, et ils placent leurs ailes sous les pieds de celui qui recherche la science religieuse avec sincérité afin de glorifier son acte ».

Et durant le mois du jeûne, le Livre de notre Seigneur le Très Haut est descendu ; la récompense obtenue pour sa lecture est très grande ; celui qui le lit, obtient une bonne action pour chaque lettre lue ; il intercèdera pour celui qui le lisait, et on lui dira le jour du jugement : « Lis et monte, et ton degré au Paradis sera au dernier verset que tu lisais ».

Donc, lisons beaucoup le Livre d’Allah pendant les dix derniers jours de ce mois afin que nous obtenions les deux intercesseurs : le Coran et le jeûne. Et l’ange Gabriel étudiait le Coran avec notre prophète (PSL) pendant le mois de la bonté et des dons.

D’autre part, la prière est la réjouissance des yeux des pieux et le repos des cœurs de ceux qui craignent Allah ; et la meilleure prière après les prières obligatoires, est la prière accomplie durant la nuit. Aussi, le prophète (PSL) qui exhorta ses compagnons à accomplir la prière durant la nuit, dit à Ibn Omar : Abdoullah, quel excellent homme ! Si seulement il priait la nuit Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim ; il ne cessa alors jamais de prier la nuit après cela.

En effet, le serviteur est blâmé s’il abandonne la prière la nuit, le prophète (PSL) a dit à Abdoullah ibn Amr ibn Aass : O Abdoullah ! Ne sois pas comme untel qui priait la nuit, puis abandonna la prière la nuit, Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim. La prière la nuit fait partie des meilleures actions et elle est la cause de l’entrée au Paradis : O Hommes ! Saluez-vous les uns les autres, donnez de la nourriture aux gens, et priez la nuit lorsque les gens dorment, vous entrerez alors au Paradis en Paix rapporté par Tirmidhi.

La bonne nouvelle du pardon des péchés est annoncée à celui qui prie les nuits du mois de Ramadan, le prophète (PSL) a dit : Quiconque prie le mois de Ramadan en étant croyant et en espérant recevoir la récompense, obtiendra le pardon de ses péchés commis dans le passé Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim.

Chaque nuit, au moment de l’acceptation des demandes, les portes du ciel sont ouvertes, et le Généreux dans le ciel distribue Ses dons ; donc, demandez pendant ces heures de la nuit ce que vous voulez, car Celui qui donne est très Grand, et soyez convaincus que vos demandes seront exaucées car le Seigneur est Généreux.

Adressons-Lui vos plaintes car Il est le Miséricordieux, le très Miséricordieux ; et élevons vers Lui vos difficultés car Il est l’Audient, le Clairvoyant. Le prophète (PSL) a dit : Durant la nuit, il y a une heure pendant laquelle si un musulman demande à Allah le bien de ce monde et de l’au-delà, Allah lui donnera assurément ce qu’il demande ; et ceci chaque nuit Rapporté par Mouslim. Ainsi les demandes sont exaucées pendant les dernières heures de la nuit. On dit au prophète (PSL) : « Quelle est la demande qui est la plus écoutée ? ». Il dit : Pendant les dernières heures de la nuit et après les prières obligatoires rapporté par Tirmidhi.

Et le serviteur a besoin d’effacer ses péchés, de s’abaisser devant Allah et de Lui montrer qu’il a besoin de Lui pendant ces dix derniers jours bénis en accomplissant la retraite spirituelle dans une maison parmi les maisons d’Allah, ceci est plus apte à ce que les péchés soient pardonnés et le serviteur peut espérer ainsi obtenir l’acceptation auprès d’Allah et Sa satisfaction. Le prophète accomplissait la retraite spirituelle pendant les dix derniers jours du mois de Ramadan jusqu’à ce qu’il meure.

Aussi, dirigeons-nous vers votre Seigneur en accomplissant la retraite spirituelle. Soyons assidus dans l’invocation d’Allah durant cette retraite, et augmentons les demandes adressées à Allah pendant les heures où les demandes sont exaucées, car ce sont des moments dont il faut tirer profit. Al-Quourtoubi a dit : « La période est honorable selon le nombre de mérites (de bienfaits) s’y trouvant ». Et si le serviteur se rapproche de son Seigneur, Allah est alors bienveillant envers lui, Il lui amène les bonnes choses d’où il ne le ressent pas, Il le protège du mal d’où il ne s’y attend pas, et Il l’élève aux plus hauts degrés grâce à des causes auxquelles le serviteur ne pensait pas.

L’argent est un dépôt entre vos mains, et vous n’avez de cet argent que ce que vous avez mangé, ce dont vous vous êtes habillés ou ce que vous avez donné en aumône ; donc, soyez humble et généreux de votre cœur envers le pauvre, aidez-le, rapprochez-vous de lui et soyez bienveillant envers lui, et ne méprisez pas un pauvre car : La plupart des gens du Paradis sont les pauvres Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim. Aussi, en dépensant peu avec sincérité, vous vous ouvrez grandes les portes du Paradis car le prophète (PSL) a dit : Craignez l’Enfer même si ce n’est qu’avec la moitié d’une datte. Protégez-vous contre votre propre avidité et ayez la certitude que le Généreux est riche, et celui qui dépense pour Allah, Allah lui donne encore plus, le prophète (PSL) a dit : Allah a dit : « Dépense, ô Fils d’Adam ! On dépensera pour toi » Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim avant d’ajouter : L’aumône ne diminue pas l’argent Rapporté par Mouslim. Ne maltraitez donc pas l’orphelin, ne repoussez pas celui qui demande, et dépensez avec largesse, on vous donnera la bénédiction dans votre argent et vos enfants : « Ô vous qui avez cru ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être réussirez-vous ! » (Al-Hajj (le pèlerinage) : 77).

Le mois va bientôt se terminer et s’en aller avec les actions que les serviteurs auront accomplies ; celui qui est doué d’intelligence, est celui qui termine le mois par un repentir sincère en s’éloignant des mauvaises actions et des péchés, et le perdant est celui qui se sera plongé dans les mauvaises actions et aura rencontré son Seigneur tout en Lui étant désobéissant. Or, le repentir n’est pas un défaut, au contraire, il fait partie des meilleures choses et des bonnes actions les plus aimées auprès d’Allah.

Demandons pardon à Allah encore plus à la fin du mois, ce sera alors une couronne sur nos bonnes actions et nos péchés seront effacés. Rappelons-nous qu’Allah tend Sa main pendant la nuit afin que se repente celui qui a commis des péchés pendant la journée, et Il tend Sa main pendant la journée afin que se repente celui qui a commis des péchés pendant la nuit, et ceci jusqu’à ce que le soleil se lève à l’Ouest.

Fidèles lecteurs, serviteurs d’Allah ! Ramadan a pris l’initiative de partir, il n’en reste pratiquement plus rien. Celui qui parmi nous en a profité pour faire le bien, doit finir ainsi, mais celui qui a gaspillé ses heures peut encore finir bien. La dernière œuvre est celle qui prévaut. Jouissons donc du peu de jours et de nuits qui nous restent et quittons sur une bonne action ; elle pourra témoigner en votre faveur auprès d’Allah, l’Omniscient. Faisons-lui nos adieux au moment du départ avec les meilleures salutations.

Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur notre maître Mohammed, ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !

Source: info-matin

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