Relecture de la Charte des Partis Politiques : Les héritiers de feu Soumaila Cisse rament-ils à contre-courant ?
Meguetan Infos

C’est la question que se sont posées les observateurs avertis après que Gouagnon Coulibaly et compagnies ont rendu public, le 25 avril, un communiqué dans lequel ils se démarquent de la posture adoptée par les parts politiques signataires de l’IPAC.
Au sortir d’une réunion de son directoire, en effet, l’URD a décidé de ne plus prendre part aux actions du front opposé à la dissolution des partis politiques, qu’elles soient meetings, marches, conférences de presse ou points de presse. Les héritiers officiels de Soumi se sont par la même occasion retirés du Cadre Inter-Partis pour l’Appui à la Transition et refusent, selon toute évidence d’en juger par les recommandations issues de la phase régionale des concertations pour prêter aux autorités de transition l’intention de dissoudre les partis politiques. L’URD prône plutôt le renouement du dialogue au sein du cadre de concertation.
A ses yeux, en effet, les retouches à apportés à la Charte des partis politiques n’iront pas au-delà des recommandations des Assises Nationales de la Refondation, à savoir : la réduction du nombre de partis politiques par des critères restrictifs de création et d’accès au financement, la réaffirmation du statut de chef de file de l’opposition et la fin du nomadisme politique en cours de mandat.
Sauf que les participants de la phase régionale des concertations pour la relecture de la charte des partis politiques, tout en maintenant l’interdiction du nomadisme politique, ont recommandé la dissolution des partis politiques, la suppression du financement des partis politiques et du statut du chef de file de l’opposition. S’y ajoute la position tranchée des soutiens affichés de la Transition, qui demandent la dissolution pure et simple des partis politiques, ni moins ni plus.
Néanmoins, l’URD de Gouagnon, contrairement aux autres caciques de la vieille garde, a décidé de s’éloigner du clash qui se dessine de façon latente entre les militaires au pouvoir et la classe politique. Ce faisant, l’ancien parti de l’opposition a probablement ramé à contre-courant de l’histoire en abandonnant à mi-chemin une machine contestataire alimentée par une dynamique inédite de convergence entre tendances inconciliables dans un passé récent.
Amidou Keita
Le Témoin