Édito –Dissolution des partis politiques au Mali : « le duel chaud du samedi 24 Avril »
Par Meguetan INFOS.

Ce samedi 26 avril 2025, le ciel politique malien s’est assombri d’un nuage de discorde et d’inquiétude. À Bamako, la Maison de la Presse a été le théâtre d’une vive protestation des partis politiques contre une idée qui, si elle se concrétise, pourrait redessiner en profondeur le paysage démocratique du pays : la dissolution des partis politiques.
Les responsables de plusieurs formations politiques sont montés au créneau, dénonçant une dérive autoritaire et un mépris des acquis démocratiques. Pour eux, cette volonté de balayer les partis politiques, au nom d’une prétendue refondation, est une trahison de l’élan constitutionnel malien. Ils appellent le pouvoir à revenir à la raison, à respecter les fondements de la République et à ne pas céder à la tentation d’un pouvoir sans contre-pouvoirs.
Mais à peine leurs voix éteintes que d’autres, tout aussi fortes, se sont levées. Des jeunes leaders, habillés en noir, couleur du deuil, se sont rassemblés pour ce qu’ils qualifient de « riposte ». Dans un contraste saisissant, ils ont non seulement soutenu la dissolution des partis, mais ont aussi réclamé une transition de cinq ans et la proclamation du Général Assimi GOÏTA comme président de la République.
Deux événements, un seul samedi, et une fracture visible. D’un côté, ceux qui défendent le pluralisme et les institutions. De l’autre, ceux qui plaident pour un nouveau départ, sans partis, avec l’armée aux commandes.
Cette tension n’est pas née du vide. Elle est l’héritage direct des Assises nationales de la refondation. Là, des voix issues de certaines franges de la société civile ont exprimé leur souhait de mettre fin à ce qu’elles considèrent comme une classe politique déconnectée du peuple. Cependant, il est crucial de rappeler que ces assises se sont tenues en l’absence notable de plusieurs partis politiques, réduisant la légitimité de certaines de leurs recommandations.
Le spectre d’un Mali qui suit les pas de ses voisins de l’AES, Burkina Faso et Niger, où les militaires se sont vu accorder le pouvoir pour cinq ans. Le Mali, qui semblait prendre la place du devancier de la prise du pouvoir dans le sahel, serait-il en train de céder à la tentation de la verticalité du pouvoir en s’alignant avec les autres pays de l’AES ? Du moins ce que pensent certains leaders politiques maliens.
Pendant ce temps, les défis demeurent : l’insécurité, le terrorisme, la crise économique, la souveraineté nationale. Des priorités urgentes qui exigent une gouvernance stable.
La Rédaction