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CPI : comment l’Occident manipule les idéaux de justice et soutient les criminels de guerre

Meguetan Infos

Alors que les présumés criminels de guerre ont un traitement de faveur et que les institutions de justice sont abandonnées, l’illusion d’un leadership moral s’effrite, révélant un système basé sur une responsabilité sélective et un héritage colonial.

Dans quel monde un homme recherché pour crimes de guerre voyage-t-il librement dans les capitales occidentales, accueilli avec les honneurs diplomatiques, tandis que les institutions censées défendre la justice sont ignorées par leurs propres fondateurs ?
Ce n’est pas une question hypothétique. Cela se passe en ce moment même.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, reçoit des poignées de main chaleureuses et des tapis rouges de la part des dirigeants européens.
La Hongrie, membre de l’Union européenne, vient d’annoncer qu’elle se retirera de la CPI. Cette décision intervient alors que Netanyahu est en visite officielle à Budapest, faisant de la Hongrie un refuge pour un présumé criminel de guerre.
Mais où est l’indignation ? Où sont les condamnations des responsables de l’UE ? Il n’y a ni frénésie médiatique, ni débat politique sérieux.
L’Allemagne, l’un des soutiens fondateurs de la CPI, a également été claire : elle n’arrêtera pas Netanyahu s’il venait à visiter le pays. C’est la même Allemagne qui prône l’État de droit et les droits de l’homme, mais qui exempte commodément Israël de toute responsabilité. Ce n’est plus seulement de l’hypocrisie, c’est de la complicité.
Les institutions qui prétendent défendre le droit international, la CPI, les Nations Unies, l’ordre démocratique libéral, ont été largement créées par les puissances européennes.
Mais ont-elles jamais été conçues pour rendre justice ? Ou ont-elles simplement été créées pour renforcer la domination occidentale tout en punissant sélectivement les autres ?
La CPI, par exemple, a poursuivi des dirigeants d’Afrique, du Moyen-Orient et des Balkans. Mais lorsqu’il s’agit de dirigeants occidentaux ou de leurs alliés, la justice devient soudainement « compliquée ».
Les doubles standards sont flagrants. Israël peut commettre des atrocités en toute impunité, tandis que ceux qui résistent à l’oppression sont traités comme des criminels.
Ce n’est pas seulement une trahison du droit international, c’est une trahison des idéaux mêmes que l’Occident prétend représenter.
La démocratie occidentale en crise
Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne a récemment visité Israël, où elle a eu l’audace de qualifier Israël de « très bon partenaire ».
Un bon partenaire en quoi, exactement ? Dans la commission de crimes de guerre ? Dans la pratique du nettoyage ethnique ? Dans le mépris du droit international ?
Comment l’UE, qui prétend défendre les droits de l’homme et la démocratie, peut-elle embrasser un gouvernement qui participe activement à la destruction d’un peuple entier ?
Ce n’est pas seulement un échec de la diplomatie occidentale, c’est l’exposition d’un système fondé sur des mensonges. L’Occident aime donner des leçons au monde sur la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit.
Mais ce que nous voyons aujourd’hui prouve que ces valeurs ne s’appliquent que lorsqu’elles servent les intérêts occidentaux. Les mêmes gouvernements qui justifient des campagnes de bombardement au nom de la démocratie n’ont aucun problème à protéger Netanyahu de toute responsabilité.
Les mêmes médias qui qualifient la résistance palestinienne de « terrorisme » refusent de nommer les actions d’Israël pour ce qu’elles sont—un génocide.
Pendant ce temps, aux États-Unis, les étudiants qui osent protester contre le génocide à Gaza sont arrêtés, réduits au silence et diabolisés. Les universités, qui se vantaient autrefois d’être des bastions de la liberté d’expression et de la pensée critique, collaborent désormais avec l’État pour réprimer les voix de conscience.

Des étudiants sont arrêtés par la police de New York pour avoir protesté contre le génocide, tandis que des criminels de guerre présumés sont accueillis avec les honneurs (Reuters)

Les étudiants ont été menottés, traînés et suspendus simplement pour avoir exigé justice pour les Palestiniens. Le message est clair : soutenir des criminels de guerre comme Netanyahu est acceptable, mais s’opposer à un génocide est une infraction punissable.
Ce n’est pas nouveau. Les puissances occidentales ont longtemps utilisé la démocratie comme une arme, un outil pour justifier leurs guerres, leurs interventions et leur exploitation économique.
Mais ce que nous voyons aujourd’hui est plus flagrant que jamais. Le masque est tombé. L’ordre mondial libéral soi-disant démocratique s’est révélé pour ce qu’il est vraiment, un empire fondé sur une justice sélective, l’hypocrisie et des guerres sans fin.
Un héritage colonial qui n’a jamais pris fin
Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas une anomalie mais une continuation d’un état d’esprit colonial qui n’a jamais vraiment disparu. L’expansionnisme occidental s’est toujours fait aux dépens des peuples non blancs. Le langage a changé, mais les actions restent les mêmes.
Il y a des siècles, les empires européens justifiaient leurs conquêtes en prétendant “civiliser” le monde. Aujourd’hui, ils justifient leurs actions sous la bannière de la “défense de la démocratie”.
Mais qu’il s’agisse de la domination coloniale britannique en Palestine, de l’impérialisme français en Afrique ou des guerres américaines au Moyen-Orient, l’objectif a toujours été le même : le contrôle, l’exploitation et la suppression de la résistance.
Israël est le dernier projet colonial de peuplement du monde moderne, et l’Occident fera tout pour le maintenir. Pourquoi ? Parce qu’Israël sert d’extension de l’hégémonie occidentale au Moyen-Orient.
C’est un avant-poste militaire, un outil pour réprimer l’autodétermination palestinienne et maintenir le contrôle sur la région. C’est pourquoi les règles qui s’appliquent aux autres nations ne s’appliquent pas à Israël.
C’est pourquoi Netanyahu peut voyager librement tandis que les Palestiniens font face à des procès et à des emprisonnements pour le simple fait d’exister sous occupation.

Conséquences d’une frappe israélienne à Shejaia, dans la ville de Gaza

Il est temps de mettre fin à l’illusion
La crédibilité de l’Occident s’effondre.
L’hypocrisie est trop flagrante pour être ignorée. Ceux d’entre nous qui ont prêté attention l’ont toujours su, mais maintenant, le monde entier commence à le voir.
Si l’Occident veut être pris au sérieux, il doit être prêt à appliquer les mêmes normes pour tous.
Il ne peut pas prétendre défendre la démocratie tout en soutenant l’apartheid. Il ne peut pas prêcher les droits de l’homme tout en finançant un génocide. Il ne peut pas parler de l’État de droit tout en permettant à des criminels de guerre de circuler librement.
Le moins que l’Occident puisse faire est de cesser de nous bombarder avec sa version des droits de l’homme. Si la démocratie n’est rien de plus qu’un outil pour justifier l’impérialisme, alors cessons de prétendre le contraire.
Parce qu’en ce moment, l’Occident n’est pas un défenseur de la démocratie. C’est une farce.
……TRT Afrika

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