9e réunion des envoyés spéciaux pour le Sahel : Pour la sécurité et la stabilité au sahel, les acteurs étatiques et régionaux doivent être à la hauteur des défis
L’envoyé spécial des États-Unis pour la région du Sahel, l’ambassadeur J. Peter Pham a pris part à la 9e réunion des envoyés spéciaux pour le Sahel. Une réunion qui a été organisée virtuellement le 17 novembre 2020 par le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Au cours de cette session, l’ambassadeur Pham s’est exprimé sur l’élargissement du partenariat international dans la région du grand Sahel, et en soutien au G5 Sahel. Il invite à travailler à ce que les acteurs étatiques et régionaux des pays du sahel réussissent à assurer la sécurité de leurs citoyens.
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« Existe-t-il des gouvernements et des institutions capables et légitimes dans la région pour gérer ces conflits inévitables ? », voilà la question que les dirigeants des pays du sahel se poseront dans dix ans, selon J. Peter Pham, envoyé spécial pour la région du Sahel. À l’en croire, les « insurrections et les groupes armés transnationaux sont une réalité permanente dans le Sahel ».
Pour l’amélioration de la situation politico-sécuritaire au sahel, J. Peter Pham indique la nécessité d’approfondir le partenariat avec le G5 Sahel et les autres institutions régionales. Cela pour trois raisons fondamentales, indique-t-il : la durabilité, la coordination et la crise de la légitimité des États.
Expliquant ces trois raisons, il estime que pour une paix et une sécurité durables, il est nécessaire que les institutions locales et régionales soient au centre des actions de sécurisation. Les partenaires ne doivent jouer qu’un rôle de soutien. « C’est pourquoi l’approche des États-Unis pour le Sahel consiste à travailler par l’entremise des institutions africaines et des partenaires ouest-africains pour s’attaquer aux moteurs de l’insécurité, contenir la propagation de la violence et stabiliser la région », a-t-il justifié.
S’agissant de la durabilité, il fait comprendretous les engagements des États-Unis pour que le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comprenne une revue stratégique. Une revue qui « servira de base à l’élaboration, en partenariat étroit avec le gouvernement malien et les acteurs régionaux comme le G5, d’une feuille de route fondée sur des critères de référence pour la transition progressive des responsabilités de la MINUSMA et son éventuel départ », a-t-il expliqué. Car cette mission ne peut point rester « indéfiniment au Mali ». Pour cette raison, il importe de travailler à ce que la région puisse parvenir à assumer« la pleine responsabilité de la paix et de la stabilité de leur pays ».« Je suis pleinement convaincu que la meilleure mesure de notre réussite future en matière de paix et de sécurité dans la région est celle de notre investissement actuel dans nos partenaires africains », a laissé entendre M. Peter Pham.
Quant au volet coordination, J. Peter Pham invite tous les partenaires des pays du sahel à se donner la main pour une victoire collective contre cette crise sécuritaire dans le sahel. « Dans la plupart des cas, nous devons mesurer notre réussite non pas en fonction de notre capacité à coordonner efficacement nos propres actions, mais en fonction de notre capacité à coordonner efficacement nos actions visant à soutenir les initiatives africaines et régionales », a-t-il invité.
Enfin, puisque nombreux sont ceux qui estiment que la crise de légitimité de l’État constitue un moteur fondamental du conflit au sahel, l’envoyé spécial des États-Unis pour la région du sahel indique que « la seule voie vers la stabilité à long terme est de s’assurer que les États sahéliens sont capables, aptes et désireux de fournir au moins des protections et des services de base à tous leurs citoyens ».
Les acteurs extérieurs doivent travailler à« ajouter une expertise qui n’existe pas localement, surtout si elle soutient directement l’amélioration de la légitimité des États ». Et de poursuivre : « Et, dès le départ, ce soutien devrait être planifié en vue de transférer les capacités et responsabilités aux États et aux institutions régionales concernés, et, par conséquent, disposer d’un plan pour progressivement mettre un terme à ce soutien à mesure que les capacités locales augmentent ».
L’efficacité de l’intervention des partenaires internationaux au sahel se mesure à l’aune de la capacité des acteurs étatiques et régionaux à prendre « les rênes en matière de protection de leurs citoyens », fait comprendre J. Peter Pham.
Fousseni Togola
Source: Le Pays