81 jours après l’enlèvement de Soumaila Cissé: Le FSD et l’URD accusent IBK, Dioncounda Traoré et l’ancien ministre Boubacar Alpha Bah
Malgré les maigres moyens à sa disposition, le Collectif, créé pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé, continue son combat. A cet effet, il a organisé, samedi 13 juin dernier, à l’Hôtel Colibris, une conférence de presse pour inviter les autorités maliennes d’une part, la communauté internationale, d’autre part à mobiliser tous les moyens nécessaires pour que le Chef de file de l’Opposition retrouve sain et sauf sa famille.
Quatre-vingt-un jours après son rapt, survenu le 25 mars 2020, dans la circonscription électorale de Niafunké, les amis, les collègues et la famille de Soumaïla Cissé sont toujours sans nouvelle de lui. Une situation qui interpelle au plus haut plan les associations faîtières, les partis et mouvements politiques, qui s’interrogent sur les capacités de la Cellule de crise mise en place par le gouvernement à trouver un terrain d’entente avec ses ravisseurs.
Dans une déclaration lue par le président dudit Collectif, Moctar Sy, le président de l’URD, suite à son enlèvement, se trouve dans l’incapacité d’assurer les hautes responsabilités d’élu et de Chef de file de l’opposition républicaine. Toute chose faisant de sa libération un impératif pour assurer l’équilibre politique au Mali afin de préserver notre démocratie douloureusement acquise.
De ce qui précède, il exige la libération, sans délai, de l’Honorable Soumaïla Cissé et rappelle aux autorités compétentes qu’elles demeurent seules garantes de la sécurité de chaque malien. Il invite également la communauté internationale à s’impliquer plus vigoureusement pour une résolution diligente de cette situation insoutenable pour tous.
Sur cette lancée, Moctar Sy d’inviter les Maliens de l’intérieur et ceux de la Diaspora à une mobilisation permanente et soutenue en vue de retrouver l’Honorable Soumaïla Cissé.
A sa suite, Paul Ismaël Boro, représentant du FSD, a tenu le ministre de l’Administration territoriale comme l’un des responsables de cette mésaventure du Chef de file de l’Opposition. A l’entendre, le ministre Boubacar Alpha Ba avait organisé une série de rencontres avec les acteurs politiques pour connaître leurs opinions par rapport à l’organisation des élections législatives passées. A cette occasion, Soumaïla Cissé l’a interpellé en ces termes : » Il sera très difficile d’organiser les élections au Centre et au Nord du Mali « . Le ministre de répliquer » les dispositions seront prises « .
Toujours d’après Paul Ismaël Boro, après la rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale, Soumaïla Cissé avait reçu l’ancien président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Au cours de leur échange, le Chef de file de l’Opposition de lui dire ce qui suit : » Vous avez la chance de représenter le président de la République dans le Centre, mais aujourd’hui il n’y a pas de centre. Ce sera difficile pour moi d’aller à Nianfunké sans l’accompagnement de la MINUSMA ».
Pour sa part, la présidente des femmes de l’URD, Mme Adiawiakoye Ramatou Koné a posé la question suivante : » où se trouve Soumaïla Cissé ? « . En réponse, elle dira : » Nul ne le sait « . Avant de faire la déclaration suivante : » Nous, femmes de l’URD, nous sommes meurtries, nous pleurons tous les jours, nos cœurs saignent et nous avons toujours une pensée veilleuse à l’endroit de notre frère et président. Nous sommes tous les jours aux côtés de sa famille. Imaginez-vous que votre enfant sorte, qu’il ne revienne plus à la maison et que l’on arrive plus à le joindre par téléphone. Quelle anxiété ? « .
Et d’ajouter : » Partout où se trouvent des associations, qui œuvrent pour la libération de Soumaïla Cissé, nous devrions fédérer nos efforts afin de mettre la pression sur l’Etat, parce c’est le président de la République qui est le seul responsable de ce qui nous arrive et on doit l’amener à assumer sa responsabilité ».
Mohamed HAIDARA
Source : l’Indépendant