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La crise malienne affecte de plus en plus le Burkina Faso et le Niger, prévient l’ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a prévenu mardi le Conseil de sécurité que les retombées de la crise malienne affectent de plus en plus le Burkina Faso et le Niger, pays voisins.

 

M. Chambas a présenté devant les Etats membres les principales conclusions du dernier rapport en date du chef de l’Organisation sur l’évolution de la situation et les faits nouveaux intervenus au cours des six derniers mois en Afrique de l’Ouest et au Sahel, y compris dans le bassin du lac Tchad.
« Les groupes terroristes continuent de provoquer la destruction à travers toute la région, en dépit des opérations antiterroristes en cours », a-t-il déploré, soulignant que la complexité des attaques récentes est le fruit d’alliances conclues entre les organisations terroristes d’Afrique de l’Ouest et du Sahel, avec des conséquences dévastatrices sur les communautés locales.
Les allégations de violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité sont en outre très préoccupantes, « dans la mesure où elles fragilisent nos efforts collectifs », a mis en garde le haut fonctionnaire onusien.
Dans le bassin du lac Tchad, en dépit des gains obtenus par les forces armées nigérianes et la Force multinationale mixte, Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest demeurent actifs, en particulier dans le sud-est du Niger. La tendance consistant pour Boko Haram à recourir à des femmes pour commettre des attentats-suicide se poursuit, et environ un attentat sur cinq serait perpétré par des enfants.

L’assèchement du lac Tchad se poursuit

Par ailleurs, a noté le Représentant spécial, l’assèchement du lac Tchad se poursuit, conduisant à une dégradation de l’environnement, à la marginalisation économique et à l’insécurité pour 45 millions de personnes.
Environ 2,3 millions de personnes demeurent déplacées sous les effets conjugués de l’insécurité, de la mauvaise gouvernance et du changement climatique. En outre, les violences entre éleveurs et agriculteurs représentent une menace sécuritaire pour l’ensemble de la région et risquent de dégénérer en attaques terroristes.
Pour M. Chambas, toute réponse militaire aux défis sécuritaires doit aller de pair avec la mise en œuvre de stratégies globales intégrant des aspects humanitaires, de droits de l’homme et de développement.
En outre, ces derniers mois ont vu une hausse du mécontentement populaire dans la région, qui s’est manifesté dans des manifestations violentes réclamant des réformes politiques et économiques, a expliqué M. Chambas. La répression parfois musclée des forces de sécurité a également alimenté les tensions, a-t-il remarqué, soulignant l’importance que les institutions sécuritaires se comportent de manière exemplaire et soient tenues pour comptables de leurs actes.
De plus, les Etats membres doivent absolument instaurer un environnement propice à l’exercice des libertés d’expression et d’association, qui sont des piliers de la bonne gouvernance, a plaidé le Représentant spécial, qui s’est félicité à cet égard de l’abolition, par le Burkina Faso et le Bénin, de la peine capitale, portant à neuf le nombre de pays de la région à y avoir mis fin.
Enfin, au cours des six derniers mois, la région a continué sa trajectoire positive en ce qui concerne la tenue d’élections démocratiques, notamment les élections locales en Guinée, locales et municipales en Gambie, et présidentielles, législatives et locales en Sierra Leone, même si elles ont parfois été émaillées de tensions, a ajouté M. Chambas en conclusion.
Un.org

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