Besançon : en pleine audience, le procureur révèle ses talents de judoka
Lorsqu’une personne proche du prévenu s’est emportée en plein tribunal, le procureur l’a maîtrisée grâce à une prise au cou, rapporte « L’Est républicain ».
Par LePoint.fr
La scène en a étonné plus d’un. À Besançon, dans le Doubs, le procureur de la République est intervenu pour neutraliser physiquement une proche violente d’un prévenu de 22 ans, passablement irrité et menaçant en pleine audience au tribunal. L’incident est rapporté par L’Est républicain, samedi 21 décembre. Les faits ont eu lieu vendredi. La comparution immédiate de Jairo Asmus n’est alors pas de tout repos. L’homme élève la voix à plusieurs reprises pendant l’audience, s’emporte assez facilement dans cette pièce du tribunal qui se trouve être sans box. Lui-même le reconnaît auprès de la présidente : il lui est très difficile de maîtriser ses « coups de nerfs ».
Selon les précisions du quotidien régional, le prévenu est prêt à bondir, « comme une grenade dégoupillée, prête à exploser au moindre mot ». La tension monte rapidement dans la salle d’audience. Et lorsque sa condamnation tombe, la situation commence à dégénérer. Jairo Asmus refuse de se laisser conduire docilement en dehors du tribunal par son escorte judiciaire. Comme le décrit L’Est Républicain, l’homme se met « front contre front » avec un des agents : « Tu vas faire quoi, me frapper ? ». En face, l’agent tente tant bien que mal de maîtriser le prévenu, mais ne rencontre guère de succès.
La crainte que des armes soient interceptées
La situation dégénère encore davantage : trois agents essaient de faire bouger Jairo Asmus, une proche de ce dernier intervient alors violemment dans l’altercation. Et c’est à ce moment-là que le procureur de la République, Étienne Manteaux, décide d’intervenir, craignant que l’amie du prévenu ne saisisse les armes à feu des agents présents. Ancien judoka, il effectue sur elle une brusque prise au cou afin de neutraliser et d’exfiltrer la jeune femme de la mêlée.
Jairo Asmus, bien connu des services de police, comparaissait pour une série de vols en réunion en Haute-Saône. Son interpellation, mardi, a été musclée avec plusieurs insultes et outrages aux membres des forces de l’ordre présents, souligne L’Est républicain. Vendredi, il a été condamné à trois ans de prison, dont la moitié avec sursis et mise à l’épreuve.