500 personnes tuées dans un village et encore des survivants pour témoigner !
Meguetan Infos
Au-delà des accusations de l’ONU, ce rapport suscite beaucoup de questions. Comment une armée peut-elle aujourd’hui se permettre de massacrer 500 citoyens dans ce contexte de globalisation où presque que tout se sait à la minute près ? La question ne cesse de tarauder notre esprit d’autant plus qu’on ne parle pas de bavure, mais de populations froidement massacrées, de femmes violées…
Pour quel but au finish ? On ne saurait parler de nettoyage ethnique. En effet, contrairement à de nombreux pays africains, l’armée malienne n’est pas de constitution ethnique. De simples soldats au sommet de la hiérarchie militaire, toutes les ethnies du pays sont représentées dans cette force chargée de veiller à l’intégrité du territoire national, de protéger les personnes et leurs biens… Qu’est-ce qui peut alors pousser cette armée à aller massacrer les populations de toute une localité ?
Sans compter que les chiffres avancés soulèvent aussi des questions. Il est surprenant que Moura ait pu compter jusqu’à 500 personnes, même les jours de la foire hebdomadaire. Et pourtant, les FAMa sont accusées d’avoir massacré 500 personnes. Et curieusement, il y a eu encore des survivants qui ont témoigné et accusé les FAMa d’une telle monstruosité.
Et dire certains doutent encore de la bonne foi du gouvernement dans cette cabale et ne voient pas en ce rapport un plan machiavélique pour contraindre nos autorités à revoir leur position, notamment avec la France. Mais, qu’ils se rappellent que des puissances occidentales (en complicité avec la même ONU) ont détruit l’Irak en montant un grotesque mensonge ; détruit la Libye et tué Kadhafi. Et aujourd’hui, ils cherchent à détruire notre pays en nous opposant les uns contre les autres, en faisant passer nos militaires pour des barbares assoiffés de sang.
Au moment des faits, le Moura dont il parle était devenu l’épicentre du jihadisme au centre avec de grands rassemblements hebdomadaires ou mensuels pour planifier les actions à mener contre l’armée ou des villages qui se faisaient encore prier pour leur faire allégeance !
Cette situation nous renvoie une fois de plus à l’usage qui est de plus en plus fait de l’épineuse question à géométrie variable (selon les intérêts et la volonté des puissances occidentales) des droits de l’Homme. Il est clair que cela demeure aujourd’hui le seul moyen de pression de la communauté internationale sur le Mali depuis la brouille entre Paris et Bamako. Et ces derniers mois, notre pays n’a pas cessé de dénoncer l’utilisation qui est faite de ce concept de droit de l’Homme comme moyen de pression politico-diplomatique.
«Nous regrettons tout autant que nous rejetons les velléités d’instrumentalisation et de politisation qu’en font certains partenaires à des fins inavouées», a dénoncé le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux le 2 mai 2023 à Genève (Suisse) à l’occasion de la présentation du 4e rapport national de notre pays lors de la 43e session du groupe de travail sur l’examen périodique universel. Il faisait allusion à cet acharnement à ternir l’image du Mali et à saper le moral de la troupe sur le front contre le terrorisme.
Et naturellement, comme l’a si bien rappelé le ministre Mamoudou Kassogué à cette Tribune de Genève, notre pays reste ouvert à tout partenariat international. Mais, sous réserve de leur conformité aux principes qui guident désormais l’action publique au Mali ; à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par le Mali et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises.
Quant à l’ONU, en tant qu’organisation internationale dont la neutralité est un principe fondamental, elle se doit d’être très rigoureuse dans ses enquêtes en produisant des preuves irréfutables (ce qui suppose des enquêtes et des contre-enquêtes). Et cela d’autant plus que personne ne laisse aujourd’hui bluffer par l’étiquette «indépendant» !
Dan Fodio
Le Matin