31 ans de mars 91 : Oumar Mariko et Tiébilé dans l’œil du cyclone
Meguetan Infos
Invités pour donner leur point de vue sur les acquis et insuffisances démocratiques à l’occasion de la célébration du 31e anniversaire de la chute du parti unique de Moussa Traoré, des pénalistes se sont malheureusement retrouvés dans un guêpier. Alors que la peau de Tiébilé Dramé a été sauvée par le président de l’Adéma-PASJ, Oumar Mariko, vraisemblablement en fuite, est toujours introuvable après avoir accusé les militaires d’exactions sur des civils.
En organisant un panel dit de haut niveau avec les acteurs du mouvement démocratique malien, l’Adéma-PASJ ne s’attendait pas à ce que les propos de certains intervenants soient sortis du cadre et que leurs auteurs en pâtissent par la suite.
Pourtant, c’est ce qui est arrivé à Dr. Oumar Mariko. Lors de son intervention, le président du parti Solidarité Africaine pour le Développement et l’Indépendance (Sadi) a accusé l’armée malienne d’avoir commis des bavures sur des civils lors de la récente opération militaire à Moura contre les terroristes. « Le Comité Stratégique du M5FRP et le CNSP (dont les éléments sont les actuels leaders du pays) ont leur part de responsabilité dans le débordement militaire sur le terrain. C’est inadmissible et je me dissocie de cela. Au nom de quelle prétention on peut soutenir l’assassinat des enfants aux mains nues de son propre pays sur la base des simples soupçons ? » S’est-il interrogé. Des accusations que l’État-major des armées a qualifiées de « allégations infondées » et que leurs auteurs n’ont d’autres objectifs que de ternir l’image des Forces Armées Maliennes « résolument engagées dans la lutte pour la liberté, la sécurité et la protection des populations ».
Depuis sa déclaration à la tribune de l’Adéma-PASJ, Dr. Oumar Mariko est introuvable. Son parti politique a signalé la présence, à son domicile le lundi dernier, des hommes armés qui étaient venus pour « l’enlever ». Ayant pris vent de cette capture, l’ancien député intrépide dont le courage à braver les autorités a été toujours salué semble avoir pris peur cette fois-ci au point d’abandonner sa famille. Se reproche-t-il quelque chose ? Difficile de répondre à cette interrogation tant que l’intéressé n’ira pas répondre à une convocation qui aurait été déposée à son domicile.
A l’instar de DR. Oumar Mariko, Tiébilé Dramé a failli avoir des ennuis avec la justice pour des propos tenus lors du même panel. Heureusement pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, les organisateurs du panel ont rapidement publié un communiqué pour rétablir la vérité et éviter que les propos incriminés soient déformés par un Collectif se réclamant défenseur des militaires. « Tiébilé Dramé n’a jamais tenu les propos que le Collectif pour la Défense des Militaires lui attribue. Par contre, il a voulu alerter sur l’indication de la force terroriste dans un contexte de crise d’affaiblissement de notre pays », a défendu Marimantia Diarra, président de l’Adéma-PASJ.
Invités pour donner leur point de vue sur les acquis et insuffisances démocratiques à l’occasion de la célébration du 31e anniversaire de la chute du parti unique de Moussa Traoré, des pénalistes se sont malheureusement retrouvés dans un guêpier. Tout porte à croire que prochainement ils vont remuer 7 fois leur langue dans la bouche avant de s’exprimer.
Alassane Cissouma
Mali Tribune