Les jeunes (Peuls et Dogons) des localités de Bandiagara, Bankass et koro ont réaffirmé, hier leur ras-le-bol, lors d’une marche synchronisée » Ça suffit et réellement ça suffit ! «
Les Conseils locaux des jeunes de Bandiagara, Bankass et Koro sont massivement sortis dans les rues et de façon synchronisée, au même moment, à la même heure et avec les mêmes slogans, hier, jeudi 4 avril, pour dénoncer l’insécurité, les violences meurtrières, les amalgames et stigmatisations qui menacent le tissu social.
C’est une journée » ville morte « que les localités susmentionnées ont observée pour dénoncer la détérioration de la situation sécuritaire et ses conséquences sur les rapports sociaux. Les commerces étaient totalement paralysés et les administrations fermées.
Selon certaines estimations, les manifestants étaient plus de 1000 dans les rues de Bandiagara et de Bankass, et plus de 2000 personnes à Koro. Toutefois, la marche prévue à Douentza a été finalement annulée.
« Le Pays Dogon est meurtri par les assassinats et les destructions de ses villages. Le Pays Dogon est dépouillé de ses réserves alimentaires. Le Pays Dogon est devenu méconnaissable à cause de ces lots de morts, de blessés, de disparus et de dégâts matériels importants. Le Pays Dogon est emprisonné dans la violence depuis 3 ans. En un mot, le Pays Dogon est au bord du gouffre « , a fait savoir un manifestant.
»Ça suffit et réellement ça suffit »
Autres témoignages forts de marcheurs, » toutes ethnies confondues, nous réclamons, en ce jour et en ce lieu précis, notre droit à la vie, à la sécurité, à la protection de tous et surtout à la paix et au développement. Impliquons-nous davantage dans la recherche de la paix et inscrivons-nous sur la véritable voie de la réconciliation. Ouvrons nos cœurs et dialoguons car nul autre ne viendra le faire à notre place. La paix, c’est nous qui la réussirons « .
A cette occasion, ils ont interpellé les plus hautes autorités du Mali à trouver une solution appropriée à cette vague de violence inouïe venue d’ailleurs et qui empoisonne leur »vivre ensemble ». » Prenez toutes les dispositions utiles afin que le Pays Dogon ne tombe plus bas que ce que nous venons de vivre ces dernières semaines à Bandiagara, à Bankass à Douentza et à Koro « , ont-ils déclaré.
La jeunesse demande aussi à l’Etat d’accélérer son retour dans toutes les localités du pays dogon afin d’assumer ses responsabilités régaliennes et exclusives, renforcer et rendre plus opérationnelles les forces de sécurité présentes dans la zone afin de mettre à l’abri les champs, les greniers, les pâturages, des puits et les villages, d’apporter une réelle assistance humanitaire aux déplacés et anticiper la crise alimentaire qui naitra de l’impossibilité pour les paysans de cultiver au cours de l’hivernage prochain.
D S
Source: l’Indépendant