Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) touche à sa fin avec la grande cérémonie de clôture ce samedi 23 octobre en fin d’après-midi au palais des Sports. Cérémonie de remise des prix entre présence des présidents Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso et Macky Sall du Sénégal, pays invité d’honneur de cette 27e édition. Tout le monde attend le lauréat du grand prix, l’Étalon de Yennenga. Dix-sept fictions sont en lice et quinze dans la catégorie documentaire
Trois films de la sélection officielle de dix-sept films sélectionnés ont retenu l’attention du public, indique notre envoyé spécial à Ouagadougou, Guillaume Thibault. Premier coup de cœur, Feathers de l’Egyptien Omar El Zohairy, un long métrage puissant à tous les niveaux, images, décors et son, un monde sale, violent, poussiéreux, absurde, dans lequel une femme se bat pour faire vivre ses trois enfants, alors que son mari, dès le début du film, est transformé en poulet. C’est un très beau long métrage, inquiétant également, car le réalisateur imagine ce que pourrait être le monde de demain.
Second plaisir cinématographique de ce Fespaco, Eyimofe (« This is My Desire ») de Chuko Esiri et Esiri Arie (Nigeria). Très lent, ce film prend le temps, ce qui en énerve certains. Pas de rebondissements non plus, on est au Nigeria, on suit les vies parallèles d’un homme, Mofe, la cinquantaine, électricien, et d’une jeune femme, Rosa, qui travaille dans un bar. La vie quotidienne tout simplement de ces deux personnes qui ont un point commun : ils rêvent de partir en Europe.
Puis, un dernier petit coup de cœur, celui du rire avec le seul film burkinabè en compétition, Les trois lascars, de Boubakar Diallo. Le scénario est simple : trois hommes, trois copains, décident de partir avec leur maîtresse, leur « deuxième bureau » comme on le dit ici, en week-end. Leur plan : faire croire à leurs épouses qu’ils partent en séminaire à Abidjan. Problème l’avion s’écrase. Ils sont donc morts, mais bien vivants et ils vont devoir rentrer chez eux. Les trois lascars, une comédie qui fait clairement du bien.
Chacun défend son pronostic
En cette fin de Fespaco, c’est souvent le même rituel. Dans les rues et espaces du festival, chacun y va de son pronostic ou défend son coup de cœur, écrit notre autre envoyé spécial, Pierre Pinto. Au cinéma Burkina, on discute et les avis sont partagés. C’est un film tanzanien d’Ekwa Msangi qui a les faveurs de cette jeune fille : « Farewell Amor, c’est un film vraiment très intéressant. Il y a quand même ce petit truc qui peut faire avoir quelque chose au Fespaco. »
Ce jeune homme, lui, a été conquis par la comédie burkinabè Les trois lascars de Boubakar Diallo : « C’est drôle. J’ai aimé, parce que je n’aime pas trop les histoires tristes. Ce sera compliqué, mais il a ses chances ! ». Dans un registre radicalement différent, cette dame voterait pour La femme du fossoyeur du Somalien de Khadar Ahmed : « J’ai aimé le film. Il a mis le paquet sur le plan technique et le plan artistique. C’est un grand film. »
Globalement, le public salue la qualité de cette cuvée 2021 du Fespaco : « De très belles œuvres. Moi, je ne sais pas comment le jury va se débrouiller, mais cela ne va pas être facile pour lui. Il a du pain sur la planche. De tous les films que j’ai vus, il n’y a rien à dire. A chaque Fespaco, je suis là, calée barrée. J’aime bien les films, car c’est très intéressant. Ce sont des moments intenses pour nous déjà de souvenirs. C’est l’Afrique qui gagne ».
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