Koulikoro: Plus de 140 communautés de la région ont abandonné officiellement la pratique de l’excision et le mariage des enfants.
Cérémonie de déclaration publique hier à Koulikoro de 141 communautés sur l’abandon de la pratique de l’excision et le mariage des enfants dans les zones d’intervention de l’ONG TOSTAN dans cercles de Koulikoro Dioïla, et Banamba. Cette déclaration publique vise à certifier officiellement devant l’opinion nationale et internationale, l’éradication de ces pratiques néfastes dans les localités concernées. Plus 800 personnes ont pris part à cette journée présidée par la ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, organisée par l’ONG TOSTAN sur le financement de l’UNFAP.
C’était ce jeudi 29 Novembre 2018 sur le terrain sportif de l’école du Centre de Koulikoro. La cérémonie était présidée par la ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille du Mali, en présence de l’ambassadeur du royaume de Belgique au Mali, la représentante résident du UNFPA, la représentante de l’UNICEF, les autorités politiques administratives et coutumière de Koulikoro, les ONG partenaires de l’ONG TOSTAN et une mobilisation massive des populations des communautés bénéficiaires du projet dans les 25 communes concernées de la région de Koulikoro. L’événement était riche en couleur et la valeur en valait la portée de la circonstance. L’enthousiasme engendré par les représentants de toutes les communautés faisait allusion à tout l’intérêt et de la fierté que ces communautés accordent à leur engagement vis-à-vis de la déclaration de l’abandon des pratiques dangereuses dont elles veulent désormais se débarrasser. « Une décision courageuse et historique pour ces communautés ».
Dans son intervention la ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille a fait cas de l’ampleur de l’excision et du mariage des enfants dans la région de Koulikoro mais aussi des handicaps présents qui freinte le processus de l’abandon : « Dans la région de Koulikoro, le tableau n’est pas réjouissant. Par les formes de violences les plus rependue figurent, il faut retenir le refus des hommes d’accepter la femme à adopter une méthode de planification, les pratiques traditionnelles néfastes comme les MGF. Excision, le mariage des enfants, les mariages forcés » a-t-elle signalé avant de reconnaitre les prouesses réalisées sur le terrain dans le cadre de l’incitation à l’abandon de l’excision et les autres pratiques néfastes : « Dans le cadre de la sensibilisation/mobilisation communautaire, dans les cercles de Koulikoro, Banamba, Dioïla, Nara et Kolokani, plus de 525 131 personnes ont été touchées par les actions des causeries éducatives, les séances de conseling, des visites à domiciles, des activités socioéducatives ont été tenues. Environs 3 000 personnes influentes ont été touchées par les actions de sensibilisation de masse ». a précisé la ministre.
Les interventions des partenaires techniques et financiers notamment, l’UNFPA, l’UNICEF et l’ambassadeur du royaume de Belgique au Mali, ont concouru dans le sens de la reconnaissance de l’effort fourni par l’ONG TOSTAN sur le terrain. Des efforts grâce auxquels on est parvenu à la décision des 141 communautés qui ont volontairement décidé d’abandonner les pratiques néfastes. Ces intervenant se sont dit satisfaits des propos du représentant du président du l’assemblée nationale du Mali qui affirme que l’assemblée nationale est en phase de réflexion pour l’adoption d’une loi sur l’abandon des VBG au Mali. Ils se sont exprimé par ailleurs favorables à la poursuite des résultats conclus pour inciter d’avantage de communautés à plus d’abandon des pratiques néfastes en questio
Des instants de solennité ont marqué l’évènement. Il s’agit notamment d’un poème en langue nationale Bamanakan par une adolescentes sur les méfaits des pratiques de l’excision. Un autre instant d’émotion était la lecture de la décision d’abandon officiel par les communautés bénéficiaires du projet par 2 jeunes filles en Français et en langue nationale Bamanakan. Un moment fort qui va mobiliser les représentants de toutes les communautés bénéficiaires avec les pancartes et autres écriteaux avec des termes forts sur l’abandon de la pratique de l’excision, pour créer une toile de fond devant les autorités. La ministre recevra donc des mains des représentants de communautés, les documents de ces déclarations publiques communes comme témoignage officiel de la décision des communautés par rapport à l’abandon de l’excision, le mariage des enfants et autres pratiques néfastes à l’encontre des femmes dans la région de Koulkikoro. La journée a pris fin par la remise officielle de l’unité de prise en charges des survivants de violences basées sur le genre à la maison de la femme. Ce projet est destiné à l’amélioration des conditions d’accueil, d’écoute et d’hébergement des femmes victimes de violences basées sur le genre. L’unité est composée de 3 logements d’une capacité de 6 personnes chacune, 4 toilettes et un bureau d’écoute. Le projet est piloté par la direction de la maison de la femme de Koulikoro avec un financement de l’UNFPA.
Il faut signaler qu’en prélude de cette journée de déclaration publique, s’est tenu le 28 Novembre 2018 dans la localité de Zéta dans le cercle de Dioïla, un panel avec les médias au niveau régional et national sur les Mutilations génitales féminines et les mariages des enfants. Cette visite de terrain consistait à amener les hommes de presse à s’imprégner d’avantage sur les impacts du projet « accélération de l’abandon de l’excision et autres pratiques néfastes à Koulikoro » sur les communautés. A travers cette visite, les hommes pressent invitée, ont échangé avec les communautés sur les bonnes pratiques dans le cadre du projet. Les journalistes ont par ailleurs échangé avec elles sur le processus de suivi par les communautés pour aboutir à la déclaration publique de l’abandon de l’excision et le mariage des enfants.
Il faut signaler que le projet de l’ONG TOSTAN intitulé « accélération de l’abandon de l’excision et le mariage des enfants à Koulikoro » s’inscrit dans le cadre du programme « promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs (lutte contre l’excision et le mariage des enfants, la planification familiales) ». Depuis janvier 2018 différentes activités ont été engagées telles que les campagnes de sensibilisation des rencontres communautaires, des visites à domicile. ..247 communautés ont été touchées dont 141 ont opté pour l’abandon de la pratique de l’excision. Tout cela grâce à un effort inlassable des agents de mobilisation sociale sur terrain qui évoluent sur la base d’une dynamique stratégie de sensibilisation et de mobilisation. C’est le couronnement de tous ces efforts qui ont abouti au résultat, notamment la déclaration publique.
Nayté