Nouveau découpage territorial au Mali : les communautés sédentaires du Nord s’y opposent
Le Mali compte de nos jours 10 Régions: Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit, Ménaka. Dans le projet de découpage administratif, le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, envisage de créer 20 régions ; et 10 communes pour le district de Bamako.
Avec le nouveau découpage administratif dont le projet de loi est en préparation, il est prévu la création de 10 autres régions : Bougouni, Dioïla, Nioro du Sahel, Koutiala, Kita, Nara, Badiangara, San, Douentza, Gourma.
Les 20 régions et le district de Bamako sont érigés en collectivités territoriales de région et de district. Les régions portent les noms de leurs chefs-lieux, les cercles composants les régions sont érigés en collectivités territoriales de cercles et portent chacune le nom de son chef-lieu.
Le découpage des nouvelles collectivités des régions du Nord du Mali en vue divise déjà les populations concernées. Il semble qu’Ag Erlaf a fait dans ces localités un découpage sur mesure, en défavorisant les sédentaires. Et c’est fort à propos que les populations sédentaires des régions du Nord, regroupées dans l’association ‘’ Les communautés des cultures songhay en mouvement (IR-Ganda) sont sorties de leur réserve en publiant un communiqué de protestation contre le projet. Un projet qui serait à l’origine même du report des élections législatives qui étaient prévues pour le 25 novembre.
Dans le communiqué d’IR-Ganda, on peut lire ceux-ci : « Nous association des communautés de cultures songhay en mouvement IR-Ganda, ayant pris connaissance du projet de loi 2018/AN-RM portant création des collectivités territoriales en République du Mali- considérant les insuffisances notoires dudit projet, considérant le caractère discriminatoire du contenu du texte qui ne prend pas en compte les réalités spatiales, sociales et économiques de nos populations, soucieux de la défense des intérêts de nos populations, se désolidarise dudit projet en l’état actuel de sa présentation. Demande une relecture du texte en vue de la prise en charge de l’ensemble des préoccupations de nos populations. Invite les autorités à prendre en compte un nouveau découpage territorial plus juste et plus équitable ».
C’est dire que rien n’est encore joué. Le ministre Ag Erlaf est invité à revoir sa copie. C’est vrai qu’un consensus à 100% sur la question parait difficile à obtenir, mais le minimum reste possible.
Abdoulaye Diakité