Crises sociales récurrentes et insécurité : SBM a-t-il encore un tour dans son sac ?
Surnommé le tigre, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, après la victoire d’IBK dont il a été le principal artisan, semble montrer ses limites face à la recrudescence de la violence engendrant une insécurité généralisée et à l’ébullition du front social. Après la présidentielle, reconduit pour poursuivre l’œuvre déjà entamée, SBM semble perdre aujourd’hui le fil conducteur. Assailli par les revendications sociales, le gouvernement dont il a la charge de diriger ne fait pas d’efforts pour éteindre les flammes qui brûlent à vive allure. Le silence du gouvernement est-il un aveu d’incompétence ?
Nommé comme Premier Ministre à six mois de l’élection présidentielle, Soumeylou Boubèye Maiga a gagné son premier pari en organisant le scrutin présidentiel, même si les résultats ont été contestés par l’Opposition. Il sera reconduit après la prestation de serment d’IBK pour poursuivre sa mission. Quelques jours seulement après cette reconduction à la tête du gouvernement, un rapport alarmant du secrétaire général de l’ONU est venu jeter un pavé dans la marre du gouvernement. Datant du 25 septembre, le rapport de Antonio Guterres révèle qu’il y a eu 58 attaques terroristes faisant 287 morts et plus de 5000 déplacés durant les trois derniers mois. Cette mauvaise nouvelle qui est venue, quelque peu, gâchée la fête de l’indépendance a non seulement provoqué l’ire des nombreux concitoyens mais aussi et surtout rendu la situation sécuritaire très volatile et préoccupante. Quid de la situation sociale dégradée par les Magistrats et les promoteurs d’écoles privées ? Ils reprochent au Gouvernement de n’avoir pas tenu ses engagements. Les premiers demandent la satisfaction de leurs doléances qui datent de 2014 et les seconds réclament le paiement de la subvention que l’Etat leur droit.
Pour rappel, les syndicats des magistrats avaient signé avec le gouvernement un protocole d’accord prenant en compte leurs revendications et cela afin de lever le mot d’ordre de grève en 2014. Quatre ans après cette signature sous le même régime, le gouvernement a feint d’oublier. Quant aux promoteurs d’écoles privées, ils sollicitent le paiement de la subvention due à la présence des élèves de l’Etat dans leurs établissements. Ni l’un, ni l’autre groupe n’a pour le moment obtenu gain de cause, polluant ainsi l’atmosphère sociale. Selon des informations concordantes, d’autres couches socioprofessionnelles s’apprêtent à déposer un préavis de grève sur la table du gouvernement. A ce rythme, le gouvernement sous la conduite de Soumeylou Boubèye Maiga, risque d’être dépassé par les événements et, en pareil cas, il en paye les frais.
Le « Tigre » et son équipe doivent impérativement trouver les solutions idoines aux multiples revendications. Il y va de l’intérêt de la nation mais aussi de leur avenir politique immédiat.
Youssouf Sissoko